«Le nouveau néo-colonialisme français au Mali, ça suffit ! Basta ! », C’est le thème central de ce grand rassemblement. Il se tiendra, le samedi 12 août prochain, à la Pyramide du Souvenir de Bamako. Tous ceux qui sont intéressés par la vie de la nation malienne et qui peuvent apporter des propositions de solution participeront à cette manifestation dite des patriotes. Pour ce faire, les objectifs s’articulent autour de la mise en garde des autorités maliennes et françaises contre la pose de tout acte compromettant l’avenir du Mali ; que la France édifie les Maliens sur ce qui se passe à Kidal, cela, en toute la vérité ; et qu’elle revoie sa politique étrangère afin de bannir le néo-colonialisme français au Mali.
Ce grand meeting de dénonciation est initié par le Mouvement des Sans-Voix du Mali (MSV), une organisation de la société civile du Mali. MSV a comme partenaires CAD-Mali ; l’Alliance contre la Pauvreté au Mali (AP/Mali).
En effet, c’est à la faveur d’une conférence de presse, tenue au Centre culturel Thomas Sankara de Djélibougou, hier, mercredi 9 août, que les Responsables du Mouvement des Sans-Voix ont donné l’information. La rencontre avec les journalistes était placée sous l’égide du Président de ladite organisation, Fasseni Traoré.
Le contexte du grand meeting
Dans son communiqué, le Mouvement des Sans-Voix dit se battre pour réveiller les consciences des Maliens. Selon lui, le Mali, Etat souverain, à l’instar des autres pays francophones d’Afrique, continue toujours de ployer sous le joug du néo-colonialisme français après plus de cinquante-sept (57) ans d’Indépendance. Il est évident que, de nos jours, rappelle-t-il, nous sommes dans un monde d’interdépendance au sein duquel les Etats coopèrent et ont des relations différentes. « Il faut reconnaître que l’expérience démocratique en Afrique francophone et au Mali, en particulier, n’a pas été à la hauteur des attentes. L’Etat issu du mouvement démocratique a rompu le contrat social par la mise en œuvre des politiques néolibérales qui ont fait de milliers de victimes. En Afrique francophone, la plupart des Chefs d’Etat élus sont considérés comme des marionnettes au service de la France. Car, ils bénéficient du parrainage de la Françafrique qui est un circuit mafieux entre certaines capitales africaines et l’Elysée où concussion, affairisme et pots de vin riment toujours », met-il en cause.
Cependant, aujourd’hui, estime le MSV, les canaux de communication ont conscientisé et changé les mentalités populaires. Comme résultat de ce fait, souvent les populations n’ont pas peur de manifester pour contredire « l’arrogance et à l’individualisme croissant de leurs dirigeants conduisant parfois aux chutes des pouvoirs de ces derniers ».
Le changement de stratégies de la France!
Toujours, selon le MSV, la France ayant pris conscience des conséquences de certaines mesures impopulaires non profitables aux peuples africains a changé de stratégies de coopération pour préserver certains de ses intérêts avec la manière impérialiste. Concrètement, pour faire adhérer certains pays à ses « projets mafieux », la France ne passe plus par les Etats individuellement pour leur faire signer mais par les organisations sous-régionales comme l’UA, la CEDEAO et l’UEMOA dans lesquelles pays sont membres pour leur faire signer ces accords flous et inconnus des Ressortissants des pays signataires.
Les cinq points critiques objets du meeting
Aux dires du Président du MVS, ces faits sont de nature néocolonialiste. C’est pourquoi, déclare-t-il, le MSV s’est engagé à organiser ce meeting de positionnement sur le thème : « Le nouveau néocolonialisme français au Mali, ça suffit ! Basta ! ». Il s’agit, au nom du Peuple Malien, de dénoncer l’ingérence française dans les affaires intérieures maliennes ou sa manipulation de certaines organisations sous-régionales dont le Mali est membre et pourra être probablement victime de ces pratiques néolibérales.
Ainsi, pour le MSV, ces problèmes se situent à cinq niveaux. A savoir :
La limitation de naissance à trois (3) enfants par femme en Afrique : le MSV n’a pas approuvé que les parlementaires de la CEDEAO aient voté une résolution limitant la naissance à 3 enfants par femme. Pour le MSV, cela relève de l’impérialisme. « Car on se rappelle qu’au préalable lors du G20 en Allemagne, Emmanuel Macron avait dit que l’Afrique a un problème de civilisation et de démographie. De l’entendement du MSV les parlementaires n’ont fait qu’appliquer indirectement la leçon dictée par le président français Emmanuel Macron. En tout cas au Mali le peuple ne permettra pas à l’Assemblée Nationale de voter cette loi », déclarent les conférenciers ;
La signature des APE par l’UEMOA : le MSV trouve déplorable cette signature des APE par UEMOA pour l’imposition forcée de ces Accords aux pays africains qui avaient rejeté ces Accords depuis longtemps;
Le G5 Sahel : son mode de financement favorable à la France ;
Les Accords de la Valette : comme quatrième point, selon le MSV, les peuples africains doivent veiller pour que les 5 piliers issus des Accords de la Valette ne soient pas appliqués. Ces 5 piliers, de ses explications, sont : la lutte contre la migration irrégulière et les déplacements forcés ; l’intensification de la coopération concernant la migration et la mobilité légale ; le renforcement de la protection des migrants et des demandeurs d’asile ; la prévention de la migration irrégulière et le trafic des migrants et la traite des humains ; l’amélioration de la coopération en matière de retour, de réadmission et de réintégration. Pour MSV, tout cela n’est que de la poudre aux yeux pour replonger les Africains de la diaspora dans des difficultés.
Et le volet Révision constitutionnelle.
A ce propos, le conférencier dira que beaucoup de Maliens n’ont pas apprécié la consultation de l’Avocat français, Marcel Cecaldi (payé à 500.000 euros) par l’Etat malien au sujet de l’élaboration du projet de cette révision constitutionnelle. Selon lui, cela est un acte d’ingérence française dans les affaires intérieures du Mali et aussi une preuve d’incompétence des dirigeants maliens.
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