La fameuse clé de répartition des pourcentages pour ceux qui siégeront au sein de l’organe législatif pour la transition, le CNT, a suscité de nombreuses spéculations sur les réseaux sociaux, dans la presse et au sein de la classe politique.
La méthode de formation ou la clé de répartitions entre les composantes de ce Conseil Nation de la Transition, bien que trainasse dans la case, comme nous avons l’habitude de le dire dans nos papiers, a suscité et suscitera de nombreuses interrogations. La mise à l’écart de la classe est une question qui ne laisse personne différent, surtout face à la grave crise sécuritaire à laquelle notre pays fait depuis de nombreuses années. Les décisions de désignation et de responsabilités pourvoyeuses des militaires notamment à l’égard des postes stratégiques de cette transition laissent planer de sérieux doutes sur leurs réelles intentions pour ce pays. Le point de mire des putschistes maliens, c’est-à-dire d’Assimi Goïta et ses affidés au pouvoir depuis un certain temps, serait finalement de s’accrocher à des postes, en se débarrassant d’une certaine manière du terrain, du théâtre des opérations au profit des vents froids de la climatisation dans les petits couloirs bureautiques.
Pour ce qui concerne la répartition des membres pouvant siéger le CNT, trois points nous attirent évidemment ; et qui attiraient tous les Maliens en ce moment. Il s’agit des trois têtes de liste dans ce décret présidentiel pour cet organe de décision. Vingt-deux (22) représentants des forces de défense et de sécurité ; huit (08) représentants du mouvement du 05 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5–RFP) ; onze (11) représentants des partis et regroupements politiques. À cela s’ajoute le quota pour les autres organisations de la société civile et autres. En effet, les divergences se situent au niveau surtout de la classe politique. Cette mise à l’écart palpable de cette entité qu’a déçu sous de nombreux régimes depuis l’arrivée de la démocratie et du multipartisme dans notre pays créera sans l’ombre d’un doute un climat de méfiance et de tensions politiques et sociales. Housseïni Hamion Guindo, dit Poulo, n’en dira pas moins ; il s’oppose catégoriquement à ce CNT, la prise de pouvoir à ciel des militaires putschistes ; d’où sa décision de ne pas prendre en compte les décisions ou les lois qui seraient issues de l’organe. Le décret sur les répartitions en est la principale source : « Ce décret infantilise et méprise la classe politique et même toute la société malienne. Je me réserve le droit de ne pas reconnaitre le CNT et les décisions qui y seront prises. Et je lance un appel à la classe politique au sursaut, » a-t-il martelé.
Moriba DIAWARA