Selon nos sources, à la veille de la fête de la Tabaski, la COMATEX. SA aurait jeté dans la rue 213 de ses contractuels pour minimiser les contraintes financières qui la tenaillent depuis un certain temps. Ainsi, après que son directeur général, M. Zhan Ouhi, ait jeté l’éponge, refusant de continuer la mission sans un plan de sauvetage en faveur de la société, la COMATEX serait toujours dans une situation peu confortable, face au silence des autorités. Elle réclamerait 7 milliards de F CFA à l’Etat en termes de dette.
Nous ne cesserons pas de le dire. La COMATEX risque de mettre la clef sous le paillasson, sans un plan de sauvetage digne de ce nom. Aujourd’hui, elle réclamerait 7 milliards de F CFA à l’État malien en termes de dette et n’a eu que 500 millions à la veille de l’Aïd El Kébir. Et du coup, le fleuron du textile malien, basé à Ségou aurait procédé, une semaine avant la fête de Tabaski, au licenciement de 213 contractuels. La situation actuelle de la COMATEX ne rime pas le slogan «l’industrie crée la richesse» de la panoplie de panneaux publicitaires du ministre du Développement Industriel, M. Mohamed Aly Ag Ibrahim. Les autorités maliennes doivent agir de façon urgente et concrète en faveur de cette unité industrielle en péril qui cherche désespérément un plan de sauvetage.
Pour rappel, la COMATEX, qui fut jadis, un fleuron industriel malien, serait au bord de la fermeture. Après un problème de trésorerie, la Compagnie est sans directeur général. En effet, M. Zhan Ouhi, qui occupait ce poste depuis 2008 aurait rendu le tablier, il y a quelques mois. Il aurait dit ne plus vouloir continuer sa mission sans un plan de sauvetage en faveur de la COMATEX.
La Compagnie Malienne des Textiles serait-il en train de vivre aujourd’hui l’une des phases les plus sombres de son histoire ? Dans un silence total des autorités maliennes et des autres actionnaires, la COMATEX est en train de mourir de sa belle mort, selon des échos qui nous parviennent. Ce qui fait dire à certains que de nos jours, la COMATEX serait, au bord de la faillite. Cette compagnie, jadis, fleuron de l’industrie et même de l’économie malienne croulerait aujourd’hui sous des dettes et le manque de liquidité financière pour acheter du coton et payer ses salariés. Ainsi, selon nos sources, les ateliers de filature et de tissage auraient fermé depuis un bon moment. Quant à la section blanchissement, elle opérait juste sur la confection des pagnes de certains événements, comme le 8 Mars, le 31 juillet, et autres. On se rappelle encore que depuis janvier 2016, les ouvriers de la Compagnie ont observé plusieurs arrêts de travail, suite à des retards dans le payement des salaires et des allocations familiales.
Alors, il revient aux plus hautes autorités d’engager des actions pour sauver, cette compagnie poumon de la ville de Ségou et qui était une fierté nationale. Il serait envisageable pour les autorités, en partenariat avec l’actionnaire principal, de proposer un plan de restructuration et de mise à niveau de cette géante, que fut la COMATEX et qui serait aujourd’hui, au bord de la faillite. Cela, pour éviter à des centaines de chefs de famille de se retrouver à la rue. Aussi, le ministre en charge du Développement industriel, champion en visite des unités industrielles, est vivement attendu à Ségou, à la COMATEX, pour faire le constat et proposer les solutions idoines afin d’empêcher cette fermeture. Car, depuis son installation à ce poste, M. Mohamed ALY Ag Ibrahim n’aurait jamais mis pied à la COMATEX pour s’imprégner de sa situation. Pourquoi ? Allez savoir ! Mais, en attendant, la situation que vit aujourd’hui la COMATEX est dramatique et urge d’être solutionnée.
Pour rappel, fruit de la coopération sino-malienne, la Compagnie Malienne des Textiles, COMATEX SA, est un complexe textile intégré qui transforme la fibre de coton malien en divers produits finis comme les fils à tisser, les tissus imprimés FANCY et WAX, PERCALE, popeline, compresse, coton hydrophile. Elle a une capacité de transformation de 2.200 tonnes de coton fibre pour fabriquer 700 tonnes de fil à tisser, 10 millions de mètres de tissus imprimés, des articles d’emballage, de balles de coton et du coton hydrophile. Des fois, la capacité de l’usine à produire le tissu n’est utilisée qu’à concurrence de 70%, faute de marché. La COMATEX, aux mains des partenaires chinois, née le 21 Mai 1968 puis devenue COMATEX. SA en 1994 appartient à l’État malien juste pour 20% et les 80% sont détenus par l’entreprise COVEC, sous le couvert de la Chine.
Dieudonné Tembely
tembely@journalinfosept.com