Détournement de fonds ; corruption ; escroquerie ; faux et usage de faux. Voilà d’un trait, les motifs de la plainte des populations de la Commune rurale de Tiémala-Banimonotié (Bougouni) contre le Maire, M. Zoumana Sangaré et ses complices. C’était, le vendredi dernier auprès des autorités publiques.
Tout début, il y a quelques mois. Les populations de la Commune rurale de Tiémana-Banimonotié, découvrent des pratiques de gestion non transparentes du Maire Zoumana Sangaré, qui au mépris des procédures de gestion, a instauré une gouvernance non inclusive et non transparente dans la commune.
La preuve des épreuves
À travers des manœuvres déloyales, le maire Zou parvient à bloquer le fonctionnement du CSCOM de Tiémana-Banimonotié acquis sur un financement de l’ANICT (Agence Nationale d’Investissement des Collectivités Territoriale), à hauteur de 120 millions FCFA ; avec à l’appui, la dotation du Centre de santé en équipement pour une valeur de 35 millions FCFA. Mais contre toute attente, le maire Zoumana qui est un médecin de formation, ambitionnait d’être le responsable du CSCOM. Mal lui en a pris, car cela est incompatible avec sa fonction d’élu communal. Après avoir échoué sur son projet et face à la résistance des membres du Conseil communal qui s’opposèrent à sa volonté d’être le responsable du CSCOM, le maire Zou décide enfin de bloquer le fonctionnement du Centre. C’est ainsi que depuis sa réception en 2017, jusqu’en décembre 2020, le CSCOM de Tiémala-Banimonotié reste fermé et les clés sont toujours dans les mains du maire Zoumana. Mieux, à la même date, dans le cadre d’une action concertée, le maire Zoumana Sangaré et le patron de l’Entreprise Sud Construction(ESD) qui a réalisé l’ouvrage et qui est également le fournisseur du CSCOM de Tiémala-Banimonotié en équipements sanitaires, débarquent et saisissent tout le matériel qui s’y trouvait par exploit d’huissier, sous prétexte que l’entrepreneur n’a pas été payé. Pourtant, le contrat (n°001/DRMP-DSP/SIK2017) ne lie pas l’entrepreneur à la Mairie de Tiémala-Banimonotié ; mais plutôt, à l’ANICT avec laquelle il a signé un contrat de prestation. Et jusque-là, le CSCOM de la Commune rurale de Tiémala-Banimonotié reste non opérationnel.
Le Maire en taule position
Dans leur plainte, les populations de Tiémala-Banimonotié révèlent que le maire Zoumana Sangaré est responsable du détournement des fonds destinés à l’entretien des écoles de la commune de Tiémala-Banimonotié. Aussi, elles précisent que les membres du Comité de Gestion Scolaire n’ont jamais été consultés ni informés de la destination des sous.
Plus grave, en croire les mêmes sources, personne ne sait la destination des fonds alloués à la réparation des manuels scolaires, ni l’argent de la cantine scolaire qui s’élève à plus d’un millions de nos francs. Pareil aussi pour les fonds destinés à la formation des élus qui subissent le même sort. Du coup, les ateliers de renforcement de capacité des élus demeurent, jusque-là, un mystère. Et ce n’est pas tout, loin s’en faut. Même les subventions accordées par l’État, à la Commune rurale de Tiémala-Banimonotié, sont dépensées, sans délibération du Conseil communal. Du moins, si l’on en croit les griefs formulés par les populations.
Pendant ce temps, les populations déplorent la perception, de manière irrégulière, des taxes sur l’exploitation du sable par un conseiller communal en la personne de Flakoro Diakité, qui selon elles, agi sous les ordres du Maire Zou.
À ce triste tableau, nos interlocuteurs ajoutent que le village de Bombala a été plumé de la somme de 600 000F par un conseiller agissant à l’instigation du Maire Zoumana. Cette somme représente la quote-part de la contribution du village dans la construction d’un ravin alors que l’ouvrage était financé à 100% par l’ANICT.
Par ailleurs, le Maire Zou de Tiémala-Banimonotié est accusé d’avoir vendu 597 lots à des prix variant entre 12 500F, 25 000F et 55 000F et en ne versant que la somme d’un million dans la caisse. En plus, les populations formulent qu’il a confectionné, parallèlement, des vignettes pour les vendre illicitement. Une pratique formellement interdite par l’article 12 de la loi N°96/061/PRM du 04 novembre 1996 portant principes fondamentaux de la comptabilité publique.
Pour cette gestion solitaire, non inclusive et non transparente du maire Zoumana Sangaré de la Commune rurale de Tiémala-Banimonotié, les populations organisées en association ont adressé, le vendredi dernier à Bamako, une plainte aux structures de contrôles, afin d’ouvrir une enquête. D’où la situation inconfortable du Maire Zoumana et ses acolytes.
Mariam Konaré LE NOUVEAU REVEIL