vendredi 22 novembre 2024
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Cinq mois après le coup d’État du 18 Aout : le baroud du déshonneur et de la déraison  

Au soir de la très fraiche journée du 18 aout, se déroulait encore l’un des coups d’État les plus théâtraux de l’histoire du Mali indépendant en raison de sa médiatisation.  

 

Alors que rien n’avait été fait ou dit officiellement sur le sort ou l’avenir du pays, les putschistes convaincus du fait accompli étaient accompagnés par des opposants en liesse jusqu’à la résidence présidentielle. Une résidence aussi bouillante de ‘’youyous’’ des manifestants venus témoigner de visu la finale, l’arrestation du couple présidentiel, se voyaient ainsi sans coup de canon dans l’histoire. C’est vrai, ils étaient dans l’histoire pour avoir mis la République entre parenthèses, investis d’une énorme et sympathique confiance des Maliens. Les maliens, c’est vrai que, rêvant de leur Mali Koura les populations de Bamako porteront toute la nuit, le message de l’espoir et veilleront pour ce faire toute la soirée aux côtés de leur poste téléviseur le message de leurs idoles.

C’était aussi très mal connaitre ce peuple qui n’attend rien pour bruler ses idoles. Les exemples foisonnent.

Il ne leur a pas fallu plus de deux semaines pour l’illustrer. Les concertations nationales suivies de la nomination du président de la transition, du Premier ministre et du nouveau gouvernement pour que cet autodafé se déroule, la brulure des idoles. Regardant sur tous les faits et gestes de leurs nouveaux héros encore venus de Kati, la ville garnison qui malheureusement, les croyant encore dans l’euphorique torpeur du 18 aout, entreprirent une vaste opération de rétropédalage. Le contraire de tout et de rien dans une posture de transition militaire bénie des dieux et des populations allant jusqu’à proclamer un des leurs, président de leur junte et chef d’État. Ce qu’il ne fallait pas faire et qui après coup mis le feu aux poudres. La première salve viendra de l’autorité morale puis du coordinateur de la CMAS et tout ce qui existe en termes de forces sociales, dont l’UNTM. La faute était de trop pour la camoufler. Autres coups jugés criminels qui s’enchaineront pour expliquer le désarroi des Maliens, la manière cavalière des nominations du président et du PM, puis des critères de sélection des membres de ce qui allait devenir le CNT et les forts mécontentements qui suivront. Inutile de parler de la relation exécrable qui s’installa entre eux et les caciques des vrais tombeurs du régime, le M5 RFP.

Le coup de semonce entre le peuple et ses idoles

La passionnante envie de régner et l’implacable ignorance des lois de la République feront que ces putschistes confondront bananes et bananes plantains, allant jusqu’à l’invention d’une futile tentative de coup d’État perpétré par d’intègres hauts cadres de l’administration. De coup d’État, le peuple choqué comprendra vite et très vite alors que ses ex-héros intéressés par des postes juges juteux étaient prêts à tout pour tout rafler et c’est bien ce qu’ils sont en train de faire depuis. Dans leur viseur, l’ancien PM Boubou Cisse, son jeune frère, le patron du PMU Mali au-dessus d’une énorme manne financière, deux cadres du Trésor public. Pire, l’activiste adulé RAS BATH. Il dérangeait et menaçait de ses dossiers. À côté ce sont des centaines de nominations qui se font toutes les semaines. La militarisation éhontée de l’administration d’État. Tous les cadres des postes jugés juteux tombent systématiquement dans leurs mains, celles de leurs hommes de paille. Mais jusqu’à quand durera cette farce ?

Haman Khadra

Djibril Coulibaly

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