Effectivement, c’est de l’extermination. Actuellement des centaines d’immigrés africains et maliens dont des nombres importants de femmes et d’enfants sont arbitrairement persécutés et jetés sans ménagement dans la zone frontalière de Tamanrasset, en Algérie. Ils meurent sous les conditions infernales de vie dans ce désert aride accompagnée d’énormes souffrances. Pis, une jeune femme est morte, déplorablement, en laissant dans ses bras ses deux enfants. Hélas ! On dénonce le mutisme et l’indifférence du Gouvernement face à ce désastre sur fond de xénophobie.
Le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM) a tiré la sonnette d’alarme le samedi dernier à travers un point de presse.
En effet, notons que depuis quelques jours, les immigrés africains subissent une résurgence de maltraitance à caractère xénophobe et raciste en Algérie. Les témoignages des victimes, des Maliens, ne manquent pas sur les réseaux sociaux. Mais nos autorités n’osent même lever un petit doigt et la plus forte raison de faire une réaction. Le régime d’Ibrahim Boubacar Kéïta fait semblant de n’être au courant de rien.
Pourtant, en rappel, le CSDM a adressé une lettre d’information et d’interpellation à la Délégation Générale des Maliens de l’Extérieur depuis le 8 août dernier face à une situation similaire. La réponse en date du 15 août 2017 (Réf 00142 MME/DGME/DAIME) disait, en substance, ceci : «Nous réitérons notre engagement auprès des autorités algériennes pour que de tels agissements ne se répètent plus dans le cadre de la coopération bilatérale existante entre nos deux pays».
Cependant, déplore Mohamed Chérif Haïdara, Président du CSDM, une fois de plus hélas, l’histoire se répète.
En réplique, le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne a tenu à exprimer son indignation et son incompréhension face à ces atteintes graves aux droits de l’Homme perpétrées contre les compatriotes maliens. Aussi, le CSDM redoute une dégradation de la situation au regard de la réaction parfois tardive des services humanitaires internationaux aux procédures souvent fastidieuses. «C’est pourquoi, nous appelons instamment le gouvernement du Mali à prendre des mesures urgentes pour un retour rapide des maliens concernés dans les meilleures conditions de dignité », a lancé Mohamed Chérif Haïdara. Et d’appeler par la même occasion l’Etat algérien « au respect strict des conventions internationales sur le respect des droits des immigrés».
Par ailleurs, le CSDM rappelle que « les relations de notre pays avec l’Algérie sont si denses et diverses qu’elles valent à ce pays frère et ami d’être désigné médiateur en chef pour un retour définitif de la paix au Mali». Toute chose qui pousse le CSDM a invité les autorités maliennes à interpeler celles d’Algérie afin que celles-ci mettent fin aux récurrentes persécutions dont les citoyens maliens sont victimes sur leur territoire. A l’endroit des compatriotes en détresse, le CSDM réaffirme son soutien indéfectible et promet d’entreprendre tout ce qui est en son possible pour contribuer à les sortir « de ce douloureux sort qu’ils n’ont nullement mérité et ne doivent, par conséquent, nullement subir».
Mieux, au cas où le Gouvernement restera muet et inactif face à cette asphyxie algérienne, le CSDM projette une grande marche pacifique pour dénoncer cette catastrophe que sont victimes les immigrés maliens en Algérie.
Faut-il noter que le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne a fait le choix de toujours bien assurer la défense des intérêts matériels, physiques et moraux des Maliens de la diaspora en toutes circonstances. En somme, croit le CSDM, il s’agit des intérêts du Malien tout court. D’où un de ses objectifs qu’il s’est fixé à savoir : contribuer à la mise en œuvre de la Politique Nationale sur la Migration. Avec à la clé des activités comme : le travail en synergie avec les Représentations diplomatiques et consulaires dans la défense et la protection des Maliens de la diaspora et leurs intérêts et leur porter assistance et soutien nécessaires en suscitant des actions de solidarité et d’entraide social, susceptibles d’améliorer leurs conditions de vie ; la vulgarisation et la sensibilisation au respect des conventions et traités auxquels le Mali a adhéré et qui ont trait à la migration, à la protection des migrants et à tout autre domaine ou sujet se rapportant aux intérêts du pays et de la diaspora malienne.
Oumar Diakité : LE COMBAT