jeudi 28 mars 2024
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Pétrole au Mali : L’état des lieux par Tiémoko Sangaré

Lors du dernier remaniement ministériel,  le Ministre des Mines a vu son fauteuil…renforcé avec l’ajout du Pétrole. Un Ministre du Pétrole dans un pays sans pétrole, s’en sont moqués plusieurs d’observateurs. Au même moment, d’autres y voyaient une façon pour le régime d’amadouer le Président de l’un des partis les plus influents de la majorité présidentielle à savoir l’ADEMA PASJ. 

Quelle est l’utilité d’un département du pétrole dans un pays où les recherches sont au point mort depuis le début de la crise ? Si c’est pour relancer l’activité de recherche, il doit savoir quel est l’état des lieux. 

Le sous-sol malien recouvrirait une grande quantité de ressources pétrolières. Les multinationales se sont bousculées aux portes du Mali pour bénéficier de son extraction. Mais depuis la crise de 2012,  les bénéficiaires ont plié bagage et les travaux sont à l’arrêt. Mais, entre temps, qu’est-ce qui a pu être réalisé ? Le sous-sol Malien dans sa partie septentrionale est considéré comme l’un des plus riches en ressources pétrolières sur le continent. Mais aujourd’hui, l’on ne saurait jurer de quoi que ce soit ? Car, les travaux de recherches devant aboutir à la confirmation de cette thèse sont tous à l’arrêt. Et pour cause, la crise de 2012. Bien avant, les autorités en 2004 conscientes du potentiel du sous-sol  ont entrepris une vaste politique de relance de la recherche pétrolière. Cela s’est traduit par la création de l’Autorité pour la Promotion de la Recherche Pétrolière (AUREP). Dès sa création, cette structure rattachée au Ministère des Mines a « subdivisé les bassins sédimentaires en 15 blocs sur la base des anciens travaux. Actuellement, le nombre de blocs est de 41 couvrant une superficie de 984 873 km² sur l’ensemble du territoire. Ceci a été rendu possible grâce aux travaux récents menés par les différentes sociétés ». Avant d’évoquer les « cas de force majeure » inscrits dans les contrats pour suspendre leurs travaux et renoncer temporairement pour certaines, les entreprises engagées avaient fait des travaux d’exploration sur leur bloc. Elles étaient à des points avancés. L’entreprise Eni-SIPEX, sur les blocs 4 et 20 du  bassin de Taoudenni  étaient en phase de la réalisation de forage pour confirmer le potentiel (infracambrien et paléozoïque) pétrolier du Taoudenni; l’entreprise Héritage avait quant à elle sur les blocs 7 et 11 du graben de Gao faisait l’interprétation des données sismiques, a confirmé des structures potentielles du secondaire, Afex sur le bloc 13 a confirmé  l’existence du graben crétacé de Nara et deux prospects possibles. Et enfin, Petroma  sur le bloc 25, après plusieurs études sur le gaz de Bourakébougou, fait une demande de permis d’exploitation qui lui a été octroyé. À nos jours, la société s’attelle à faire des travaux complémentaires pour l’évaluation des réserves et l’exploitation dudit gaz.

 NOUVELLES ZONES PÉTROLIÈRES

Dans le cadre de sa mission de promotion, de la recherche pétrolière, l’AUREP, selon sa direction a initié un projet intitulé « Promotion des nouvelles zones pétrolières » dont l’objectif est de fournir des données géologiques de base sur les zones n’en disposant pas assez et de procéder à une cartographie géologique avec prélèvement d’échantillons pour analyse afin de mieux comprendre le système pétrolier. Lancer en 2006, ce projet a pu jusqu’en2015 certaines activités dans les zones de : Nara- Macina ; Gourma ; Niono et à Tireli Bandiagara. Dans cette dernière zone des travaux   de puits ont été réalisés et «  confirmer l’extension de cet horizon de lignite sur plus de 150m pour une épaisseur moyenne de 50cm a une profondeur de 5m ». Avec le départ des multinationales, l’Autorité pour la Promotion de la Recherche Pétrolière (AUREP) n’entend pas s’arrêter en si bon chemin.  Sous la conduite de son directeur, Ahmed Ag Mohamed, elle va donner les moyens à ses propres techniciens de faire leurs propres lectures de nos données, la mise en place d’une plate-forme  d’interprétation des données géologiques et géophysiques et leur intégration dans la base des données. Enfin, dans le souci de faciliter l’accessibilité de nos données aux investisseurs, l’AUREP envisage de « restructurer le Service Banque des Données à travers la mise en place d’une Banque de données Moderne ». La fin de la panne sèche  n’est donc plus qu’une question de temps.

Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT

Rédaction

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