Environ 1.000 camions chargés de marchandises étaient bloqués mardi après midi à l’entrée de la capitale malienne, Bamako, au quatrième jour d’actions de protestation contre le mauvais état de route Kayes Bamako.
La question du transport entre le Mali et le Sénégal n’a jamais été facile malgré les bonnes relations diplomatiques entre les deux pays.
Le tronçon vital pour l’économie du pays est fortement dégradé rendant le voyage cauchemardesque. Le bitume est complètement inexistant à bien des endroits de la route
Entre Bamako et Kolokani, on peut se faire une idée des dangers auxquels les voyageurs et leurs véhicules sont soumis. Des épaves de véhicules accidentés jonchent les deux côtés de la route. Sur les 120 km de route, on ne peut pas rouler sur 5 km en bon état. Ce qui oblige les automobilistes à rouler au ralenti. Cependant, la plupart de nos marchandises et articles importés, passent par le port autonome de Dakar et atteignant la capitale via cette voie. En effet, cette route devenue une honte nationale et internationale, fait aujourd’hui de lourde pertes économique, vue le nombre de conteneurs qui sont déversés tout au long de ce trajet.
Apres Kolokani, le tronçon Didiéni-Diéma sonne comme une délivrance après le cauchemar de Bamako-Kolokani. Les conducteurs ont la possibilité d’appuyer sur l’accélérateur et les passagers de fermer les yeux.
La route nationale n°5 se trouve aujourd’hui dans un état de dégradation avancée, et aucune mesure concrète n’est prise pour y remédier à cette situation qui ne cesse de causer le courroux aux automobilistes et autres usagers de la route, du moins jusqu’à présent. Face à cette situation, les Kayesiens ont décidé de durcir le ton le vendredi 23 août en lançant une vaste opération de blocage de la route Bamako-Kayes.
La mobilisation vise à protéger les intérêts de la population qui souffre depuis plusieurs années des conséquences de la dégradation des voies de communication.
Avant les kayesiens, la jeunesse de Nara avait décidé en octobre 2018 de prendre sa responsabilité en coupant l’accès aux communes de Mourdiah, Goumbou, Dilly et Nara. Selon les hautes autorités, le financement de la route était acquis et le début des travaux était annoncé pour avril 2017, mais à présent rien.
La question de la route a fait l’objet d’un débat à l’Assemblée nationale en vue de la ratification de l’accord de prêt ordinaire, signé à Washington le 17 avril 2016 entre le gouvernement du Mali et la Banque islamique de développement (BID) pour le financement partiel du projet de construction de la route Kwala-Mourdiah-Nara. Le texte a été défendu devant les élus de la nation par le ministre de l’Équipement, des transports et du désenclavement, Mme TRAORE Seynabou DIOP. Le blocage de la route Bamako-Kayes fait tache d’huile à Gao, qui decide de manifester le 31 aout pour bloquer la route qui quitte la ville pour l’aéroport de la ville. Les Maliens de Gao ont trois option pour rallier Bamako ou vice versa : prendre le bus Gao/Bamako ou Bamako/Gao pour une destination incertaine même sous escorte militaire ou rechigner les bambines en espérant sur un vol, ou sous la contrainte du prix du sang choisir le trajet coûteux, long, et périlleux en passant par Ouagadougou pour relier Gao via Niamey.
Emprunter le tronçon Sévaré – Gao, long de 558 km relève d’un parcours de combattant. L’état de la route favorise non seulement les accidents mais aussi les mines anti personnel dissimulés dans les nids de poules, sinon nids d’éléphants. Si de nos jours beaucoup de nos routes se trouvent dans un état de dégradation avancée, celle reliant Bamako à la 7ème région administrative, inaugurée en 1986, en inquiète plus d’un. Les quelques rares bus et camions qui pratiquent cette route encourent de gros risques. Pour le moment, les autorités doivent comprendre que la première insécurité pour les populations vivant à Gao, demeure la route nationale N°16. Sans cette route, les populations sont asphyxiées économiquement. Le billet est passé de 15 000 francs CFA à 25 000 francs CFA. En attendant, trois régions du Nord sont coupées du reste du pays par manque de routes.
Affaire à suivre.
Mahamadou YATTARA INFO SEPT