La Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) a organisé, le jeudi 7 juillet dernier, un atelier de sensibilisation à l’intention des journalistes sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. C’est la Maison de la presse qui a servi de cadre à cette rencontre.
La lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme doit être inclusive et participative. Elle requiert l’implication de tous les acteurs tant au niveau national qu’international. Et l’implication des médias est primordiale dans ce combat qui menace la stabilité d’un pays voire son existence, dira le Président de la CENTIF, Marimpa Samoura. C’est dans ce contexte que cet atelier de sensibilisation a été organisé à l’intention des journalistes pour mieux les imprégner des normes et des concepts qui régissent la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Il s’agit également de les sensibiliser sur la nécessité de la mise en oeuvre des normes de standards en matière de lutte contre ces deux phénomènes.
Cet atelier a permis aux Hommes des médias de comprendre les enjeux de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme; de comprendre l’ampleur de ces fléaux, d’en mesurer les conséquences afin de coopérer davantage pour la mise en oeuvre efficace et efficiente du dispositif de lutte contre la criminalité financière organisée; de contribuer à l’observation rigoureuse des mesures de vigilance et de prudence qui incombe aux assujettis.
En effet, au cours de cette rencontre avec la presse, des communications ont été faites sur les concepts de base sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, sur l’aperçu historique du phénomène et son évolution dans le temps et dans l’espace, les techniques et les stratégies adoptées par les criminels financiers, les dispositions juridiques nationales et internationales conçues pour faire face à cette menace grandissante qui perturbe les États. Les participants ont été suffisamment sensibilisés sur les conséquences néfastes du blanchiment des produits du crime financier sur l’économie de manière générale, des mesures dissuasives admises à titre préventif. Ils ont eu aussi connaissance des sanctions prévues à l’effet de réprimer les contrevenants et de la nécessité impérieuse de la coopération et de la coordination entre les structures internes et externes chargées de la lutte contre le crime transnationale organisé.
Rappelons que le blanchiment de capitaux est le processus par lequel le produit du crime subit une série d’opérations visant à changer ou dissimuler son origine illicite et à lui donner une apparence licite. A l’origine, la notion de blanchiment était principalement consacrée à l’utilisation du système financier à des fins de blanchiment des produits issus de l’argent de la drogue.
Ainsi, avec la globalisation financière marquée par la diversification et la dématérialisation des moyens de paiements, le terme blanchiment s’est élargi aux transactions autres que l’argent liquide. Le blanchiment de capitaux est un processus par lequel la source illicite d’actifs obtenus ou produits par une activité criminelle est dissimulée pour masquer le lien entre les fonds obtenus et le crime initial (corruption, trafic illicite, etc.).
Le financement du terrorisme fait intervenir la mobilisation et l’utilisation des actifs qui donnent aux terroristes les ressources leur permettant de semer la terreur en commettant des actes criminels.
Pour le Président de la CENTIF, Marimpa Samoura, il est nécessaire de partager les concepts clés avec les Hommes de la presse, en vue de leur permettre d’avoir un aperçu global sur la problématique du blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Selon lui, la presse a un rôle clé à jouer dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
En ouvrant les travaux de l’atelier, le Secrétaire Général du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Moumouni Guindo, dira que le blanchiment de capitaux est un phénomène réel qui existe au Mali et à l’échelle mondiale.
Salimata Fofana : LE COMBAT