L’annonce de la SOMAGEP, la société publique qui s’occupe de la vente de l’eau potable, invite les habitants de Bamako à se préparer à des ruptures de la fourniture de l’eau dans son réseau. Cette annonce diffusée le samedi dernier apparaît comme aveu d’impuissance de la part d’une entreprise publique confrontée à plusieurs difficultés. Le plus dur sera comment surmonter la pénurie d’eau pendant le mois du jeune musulman.
Selon les responsables de la SOMAGEP, l’une des raisons de la perturbation que des quartiers ont déjà constatée est la forte chaleur qui s’abat sur le Mali. Le niveau de l’eau a considérablement diminué à cause de cette montée de la chaleur ; l’eau du fleuve qui est pompée n’arrive plus à l’être à cause de la baisse du niveau des eaux dans les endroits où sont installées les machines qui aspirent l’eau.
Autre problème évoqué par les responsables de la SOMAGEP est l’irrégularité de la fourniture d’électricité qui fait tourner les machines dans les stations de pompage et de traitement des eaux. Cette perturbation de la fourniture de l’électricité est causée également par la forte chaleur qui a réduit le niveau d’eau dans les endroits où se trouvent certaines turbines de l’EDM.
Pour ne rien arranger à la situation, la consommation d’eau a augmentée en cette période de ramadan. Si les fidèles musulmans ne boivent pas d’eau du matin au coucher du soleil, leurs besoins en eau augmentent. Ils doivent se laver plusieurs fois dans la journée ou se tremper constamment dans l’eau afin d’atténuer l’effet de la chaleur qui dépasse les 42 degrés Celsius à Bamako et environs.
Cette pénurie d’eau interpelle la conscience collective sur les effets des changements climatiques que l’action humaine aggrave. Bamako qui était une ville connue pour ses grands arbres a fait place à une ville où les arbres n’ont plus de place. Le corolaire est une augmentation de la chaleur pendant la saison sèche entre les mois d’avril, mai et juin. Dans les espaces de la ville où subsistent quelques 20 ou 30 arbres, on constate une diminution de la chaleur.
La SOMAGEP qui s’est excusée pour la pénurie d’eau doit encourager les citoyens à contribuer à la réalisation des forages afin de donner de l’eau à plus de personnes dans les grandes villes. Il est aujourd’hui clair que l’Etat seul ne peut assurer la fourniture d’eau dans la ville de Bamako qui a dépassé toutes les prévisions de croissance faites dans les plans d’aménagement du pays
D. Kéita LA SIRENE
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