La ministre de la Femme de l’Enfant et de la Famille pour une première s’est prononcée sur le fameux avant-projet de loi que dénonce le Chérif de Nioro. Cette sortie a eu lieu, en marge de la célébration de la journée internationale de la femme, célébrée le 8 mars 2021.
La ministre de la femme et de l’enfant s’est prononcée sur l’avant-projet de loi, relatif à la violence basée sur le genre dans un entretien à l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme. Bintou Foune Samake a fait cette mise au point à propos de la levée de boucliers que suscite déjà ladite loi dans certains milieux religieux. « Quand on parle de l’avant-projet, c’est un document en cours d’élaboration. Ce texte n’est pas encore au niveau du ministère de la Femme. Pour le moment, nous ne travaillons même pas sur ce texte. Je tiens à donner cette précision, ce n’est pas encore arrivé au département. Aujourd’hui, c’est la société civile qui travaille sur cet avant-projet. Le jour où il arrivera ici, c’est un nouveau processus qui sera engagé pour sa validation, et ce processus inclura tous les acteurs de la société. C’est à partir de ce moment qu’il pourra être envoyé à l’Assemblée nationale pour adoption », a réagi la ministre critiquée au sujet de l’opportunité de ce projet de texte.
Pour rappel, le chérif est tombé en disgrâce avec les autorités de la transition depuis pratiquement deux mois. Et pour cause, le ministre de la femme a présenté un projet de loi que le Chérif trouve comme une provocation mieux, une défiance vis-à-vis de la religion musulmane.
En effet, Bintou Founè Samaké, ministre de la femme, de l’enfant et de la famille, avait présenté un avant-projet de loi sur le genre, l’âge de mariage et l’héritage de la jeune fille lors d’un conseil de ministre pour examen. Ayant eu vent de ce projet, le Chérif ne s’est pas fait prier. Il a vigoureusement réagi et demandé le retrait puis la démission du ministre de la femme, de l’enfant et de la famille. Une demande qui visiblement n’a pas eu gain de cause, car la ministre en question est à ce jour à son poste. Une situation que n’a pas appréciée par le religieux pour la simple raison que sa demande n’a pas été exécutée. Et depuis, les autorités de la transition sont devenues sa cible privilégiée à chaque occasion.
»Je ne suis plus dans la posture de soutenir cette transition. Je ne peux pas continuer à soutenir quelque chose qui se dresse contre moi. Je ne peux, non plus, continuer à soutenir quelque chose qui porte atteinte à nos valeurs sociétales et religieuses », avait-il laissé entendre lors de la rencontre des Jeunes Hamalistes.
Cette première sortie de la ministre de la femme pourra-t-elle rassurer le Chérif de Nioro afin de rétablir de nouveau la confiance entre le religieux et les autorités de la transition ?
Bourama Kéïta LE COMBAT