Hier lundi 18 janvier, l’hôtel a abrité la cérémonie de l’avancement des activités des assises nationales sur le coton. L’événement a été présidé par Moctar Ouane, Premier ministre, chef du gouvernement du Mali qui avait à ses côtés le ministre de l’Agriculture de l’élevage et de la Pêche, du Directeur de l’Agence française de Développement, du Président de l’Assemblée Permanente des Chambre d’Agriculture du Mali, le Président de l’Interprofession du Coton, de L’UN-SCPC. Le directeur général de la CMDT, le Directeur général de la BNDA ainsi que le Directeur général de la BDM-SA
Dans son discours, le ministre de l’Agriculture de l’élevage et de la pêche estime qu’au-delà de la sécurité économique, de millions de producteurs, il en va de l’avenir de notre jeune démocratie. « Parce que la démocratie sans le pain EST UN leurre, » a-t-il lancé.
À l’en croire, la crise de 2000-2001 fait suite à la baisse de la ristourne passée de 40 FCFA/kg en 1989/1999 à 5 FCFA/kg en 1999/2000, avec un prix plancher de 145 FCFA/kg. L’augmentation du prix plancher à 160 FCFA/kg en 2000/2001 par l’État sera jugée insuffisante. Trop peu et trop tard selon plusieurs zones de production. Selon lui, le mouvement de boycott qui s’en est suivi s’est traduit par une chute de production de 459 000 tonnes en 1999/2000 à 242 000 tonnes en 2000/2001. Une baisse de plus de 40%.
S’agissant de la deuxième crise de 2008-2009, il dira que cela résulte d’une augmentation spectaculaire sur le marché mondial du prix des principaux engrais du système coton. En effet, le prix de cession du complexe coton est passé de 12 000 FCFA/sac en 2007/2008 à 17 210 FCFA/sac, complexe céréales de 11 000 FCFA à 16 370 FCFA/sac et l’urée de 10 275 FCFA à 17 690 FCFA/sac. Malgré l’augmentation du prix d’achat du coton par les autorités de 160 FCFA/kg en 2007/2008 à 200 FCFA/kg en 2008/2009, il y a eu un mouvement de boycott de la culture du coton.
La troisième crise de 2020-2021 selon lui, découle de la pandémie du Covid 19. À ses dires, cette pandémie a eu un impact sur le cours de la fibre du coton qui est passé de 1013 FCFA/kg en position FOB à 772 FCFA/kg de mi-février à fin mars 2020.
« Une telle situation a eu une répercussion directe sur la détermination en avril 2020 du prix d’achat du coton au titre de la campagne 2020/2021 qui est passé de 275 FCFA/kg en 2019/2020 à 200 FCFA/kg en 2020/2021, soit une réduction de 27%, les intrants agricoles étaient cédés au prix coûtant.» Regrette le patron du département de tutelle.
Il affirme que l’annonce des prix d’achat du coton graine et de cession des intrants ainsi que les difficultés liées au renouvellement des organes du réseau coopératif ont été les facteurs déclencheurs du boycott de la culture du coton au titre de la campagne 2020/2021. Ainsi donc, suite à ces différentes crises, des réflexions stratégiques impliquant les différents acteurs ont été faites, donnant lieu à nombre de recommandations.
Selon le ministre, les présentes assises, dont l’objectif général est de contribuer à la relance de la culture cotonnière en vue de la rendre résiliente, compétitive, rentable, et durable, doivent répondre aux questions suivantes à savoir. Quelles sont les leçons apprises des différentes crises et pourquoi les solutions envisagées ne sont-elles pas fonctionné? Quelles sont les actions de relance de la culture du coton recommandées à partir de 2021/2022? Quelles sont les actions devant permettre l’amélioration du mécanisme d’approvisionnement en intrants ? Quelles sont les stratégies d’amélioration de la gouvernance de la filière? ; et des capacités opérationnelles des organisations paysannes ; Quelles sont les attentes vis-à-vis de l’état ? ; Quels sont les mécanismes de financement de la recherche cotonnière ?
Quant à Moctar Ouane, Premier ministre, chef du gouvernement, il rappelle que l’objectif visé, en l’occurrence, est d’assurer la résilience et le développement durable de la filière coton dans notre pays, et ce dans la perspective de la réalisation de nos politiques et stratégies définies dans la Loi d’orientation agricole, le Cadre stratégique pour la relance et le développement durable (CREDD 2019-2023) et la Politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle (POLNSAN).
Bachir Brahimi