Condamnés le jeudi 31 octobre à deux ans de prison ferme pour outrage aux magistrats par le Tribunal de Grande Instance de la Commune V du District de Bamako, les deux jeunes activistes à peine dix jours d’incarcération à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako, tournent leur langue dans la bouche et prônent le pardon des magistrats.
« La prison est faite pour les hommes, mais la prison n’est pas bonne pour un homme digne» cela se raconte dans toutes les langues maliennes. La preuve de cette sagesse vient d’être donnée dans l’affaire Abdoul Niang et de Bouba Fané, les deux activistes, jugés et mis sous mandat de dépôt pour outrage à magistrat viennent de mettre la queue entre les jambes pour demander publiquement pardon au corps de la magistrature.
C’est après avoir gouté à la vie carcérale que les deux jeunes activistes pro-IBK ont réalisé la gravité de leurs propos insolents sur les réseaux sociaux.
Pour rappel, les activistes Abdoul Niang et Bouba Fané, dans leur insolence verbale sur les réseaux sociaux ont toujours accusé les magistrats d’être en complicité avec l’opposition malienne pour renverser le régime actuel. Les propos tenus par ces deux individus frisent l’injure contre le corps de la magistrature, réputé pourtant craintif. C’est pourquoi, les juges ayant déjà la main à la pâte n’ont pas attendu midi à quatorze heures pour mettre en branle une action publique contre ces deux pseudos activistes pour outrage à magistrat. Le verdict du TGI de la CV a été sans appel : « 2 ans de prison ferme ».
Un court séjour au Lycée Technique de Bamako a été tellement pénible que Niang et Fané ne se sont pas fait prier pour présenter des excuses publiques aux magistrats. Ils cherchent maintenant par tous les moyens à retrouver leur liberté.
« C’est vrai que nous avons adressé nos excuses aux magistrats, nous pensons que c’est juste une incompréhension. Nos propos n’étaient pas dans l’optique de les dénigrer ou de les insulter. Nous sommes des sujets de droit et ne pouvons en aucune manière jeter en pâture cette corporation que nous respectons beaucoup » a déclaré Abdoul Niang à un organe de presse de la place.
Pourtant, ce même Naing se plaisait à dire ceci à l’encontre du ministre Malick Coulibaly : « Sommes-nous maudits pour soutenir un enfant pareil. Allons-nous aider Malick sur quelle base ? Il a fait quoi ? La justice ne sera l’instrument de personne…».
Dans le même état d’esprit, Bouba Fané, non moins président du Mouvement Mali Dambé en marche, dit n’avoir aucune dent contre la justice mais voulait juste que lumière soit faite sur un certain vocal du 5 avril dont le contenu peut changer beaucoup de chose.
Cette demande de pardon de ces activistes est surprenante à plus d’un titre. Elle va en porte à faux avec les valeurs de bravoure, qu’ils s’attribuaient et prêchaient à tout moment.
Par ailleurs, leur libération pourrait être perçue par l’opinion comme un favoritisme de la justice. Or, la montée en puissance de l’appareil judiciaire est en phase de rétablir le pont de la confiance entre la justice et le peuple.
De toutes les façons, il revient à la justice d’apprécier.
« On ne s’enfonce pas dans la nuit sans regretter un peu le jour » disait un penseur.
Par Maïmouna Sidibé LE SURSAUT