Les négociations ouvertes lundi 9 mars 2020 entre le gouvernement et le collectif des enseignants du Mali n’ont pas désamorcé la crise qui secoue le secteur de l’éducation. Les deux parties se sont séparées sans le moindre espoir pour les élèves. Comme conséquence immédiate, les enseignants maintiennent leur mot d’ordre de grève et appellent à une autre mobilisation, ce mercredi 11 mars 2020.
Aucun lieur d’espoir pour l’éducation malienne après ce énième round de discussions entre le gouvernement et les syndicats de l’éducation signataire du 15 octobre 2016. Aucun compromis n’a été trouvé entre le gouvernement et les enseignants grévistes à l’issue de la tentative de conciliation qui a réuni les deux parties au ministère de l’Éducation nationale, le lundi dernier. L’application immédiate du fameux article 39 demeure le point de blocage. Alors que selon le gouvernement, les moyens financiers manquent pour satisfaire « tout de suite et maintenant », la demande des enseignants.
Pour cette énième rencontre pour résoudre la crise scolaire qui dure 2 mois déjà, le gouvernement est venu avec quatre propositions, a indiqué le conseiller technique du ministère du Dialogue social et de la fonction publique, Mamadou Konaté. Ce dernier affirme que ce n’est pas le manque de volonté pour le gouvernement de satisfaire à la demande des enseignants. Mais la situation contraint le gouvernement à faire une proposition aux enseignants en se référant à l’application accordée à l’UNTM par rapport à l’article 39.
« Nous avons fait quatre propositions : la première était d’amener la grille à 1100 en janvier 2021 ; la 2e proposition est 1200 à partir de janvier 2021, la 3e proposition de 1100 au 1er janvier 2021 et 1200. Quant à la 4e proposition, elle est de 1100 au 1er janvier et 1200 au 1er janvier 2021 », a expliqué le conseiller technique, Mamadou Konaté.
Malheureusement, toutes ces propositions ont été rejetées en bloc par le collectif des enseignants qui n’a rien a écouté si ce n’est l’application l’article 39 tant revendiqué. Les enseignants grévistes réclament au gouvernement les 20% alloués à la grille des fonctionnaires relevant du statut général signé en 2019 entre le gouvernement du Mali et l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) ainsi que le Conseil national du patronat du Mali (CNPM).
En conséquence, l’échec de négociations entre les deux parties a emmené le Collectif des enseignants du Mali (CEM) à maintenir le mot d’ordre de grève et appelle à une grande marche pacifique à Bamako et à l’intérieur du pays ce mercredi 11 mars 2020. C’est dire que la crise n’est pas à sa fin.
En rappel, la revendication des syndicalistes de l’éducation est relative à l’article 39 qui stipule : «Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et l’éducation préscolaire et spéciale».
Komi