Après la première manifestation du 5 juin initiée par les leaders du M5-RFP, les partisans de la majorité au pouvoir pour le soutien du président de la République, M. Ibrahim Boubacar Kéita ont eux aussi annoncé une mobilisation populaire le 13 juin dernier. Cette dernière pro IBK n’aura finalement pas lieu. Certains proches du régime expliquent cette décision par le fait que l’on veut privilégier la stabilité sociale dans le pays, d’autres par contre évoquent les incompréhensions internes au sein du parti présidentiel. Que s’est-il réellement passé ?
On se souvient encore il y a quelques semaines, une manifestation programmée par les pros IBK a été annulée à quarante-huit heures où elle devrait avoir lieu. Celle-ci était programmée par la jeunesse de l’Alliance Ensemble Pour le Mali (J-EPM). Annulée ou reportée, difficile pour les initiateurs de donner une raison valable et convaincante. Mais est-il que la mobilisation du samedi 13 juin n’a pu avoir lieu. Il a été annulé comme la première contre-manifestation annoncée par l’autre association pro IBK, dénommée “Nous le Peuple“, avec à sa tête Haman Touré dit Serpent et son ami Bouba Fané.
Toutefois, selon de sources très proches du pouvoir, il était question de privilégier la stabilité. La mobilisation de samedi prochain a été annulée “pour raison d’État et sur proposition du Président de la République“ nous dira un proche du régime IBK.
Pour certains, plusieurs éléments ont concouru à l’annulation de cette marche. Au rang de ceux-ci les divisions internes de la majorité présidentielle. Et cela serait dû à la mise à l’écart de l’ancienne garde au détriment de la jeunesse dans la gestion du pays. L’Assemblée Nationale est une illustration parfaite. Outre cette division, l’annonce des parties politiques signataires de l’Accord Politique de gouvernance après leur réunion de mercredi, 10 juin 2020 faisant comprendre qu’ils ne “participeront pas“ à la mobilisation telle qu’annoncé. Une position claire qui a démobilisé et montré des failles.
Un ensemble d’éléments qui ne militeraient pas véritablement en faveur d’une mobilisation à hauteur de souhait pour prétendre défier celle du 5 juin faite par le M5-RFP de l’Imam Mahmoud Dicko et ses partisans.
Certes, les éléments précités font partie de ceux qui auraient conduit à l’annulation de la manifestation pro IBK. Mais de nos enquêtes, il ressort que le facteur financier a plus joué sur l’organisation. Surtout que la majorité passe un sale moment, il fallait miser sur les moyens financiers pour mobiliser tant de personnes. C’est ainsi qu’un budget prévisionnel de 1 milliard de nos francs était prévu pour la manifestation afin de soutenir le président IBK le 13 juin avorté. Il aurait prévu la contribution de tous les acteurs politiques, les députés, les ministres, les maires, les opérateurs économiques, bref un projet d’état pour faire trembler le M5-RFP. C’est là que tout a capoté, car la grande partie de ces acteurs étaient tous retissant à un tel projet qui ne visait que le gaspillage encore de nos fonds pour des inutilités au nom de la conservation du pouvoir.
Il est incompréhensible que dans un pays où la misère a fait son lit, les dirigeants puissent avoir l’insouciance pour le peuple et vouloir continuer à dépenser l’argent du contribuable pour des futilités.
Bourama Kéïta