Tous les après-midis, la montée du pont Fahad, côté CICB, est jonchée de «Kata Katani». Cette situation est une vraie aubaine pour les policiers qui se donnent à cœur joie à une pratique dans laquelle ils sont maîtres. Ils ont comme prétexte une décision venue de la Mairie centrale du District qui interdirait formellement certaines artères de la ville aux conducteurs des tricycles notamment, le pont Fahad, sur lequel ils ne peuvent circuler que de 10 H à 15H00. Cette décision a été saluée par les populations, mais elle est perçue par les conducteurs de tricycles comme un encouragement de la pratique des rackets érigée en système par police routière contre leur sous-secteur. Ainsi, selon des sources concordantes, la mesure est en train de dévier de son but initial qui est de garantir la fluidité et la sécurité des personnes et des biens lors de la circulation à travers la ville de Bamako surtout pendant les heures des pointes. Il s’agira aussi de réduire systématiquement le nombre d’accidents occasionnés journellement par ces engins à trois roues.
En effet, certains policiers de la Compagnie de Circulation Routière (CCR), pour se donner l’occasion de faire des sous, surtout que la majorité des conducteurs de ces engins ne sont pas suffisamment informés sur cette mesure d’interdiction, patrouillent dans le secteur même à des heures tardives de la nuit.
En plus, il y a un constat qui saute à l’œil nu. Il s’agirait du fait que, malgré la mesure en vigueur et bien précise, l’on voit toujours ces engins dans la circulation en empruntant les voies qui leur sont interdites et pendant les heures de pointe. Cela ne devient possible que moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes ou d’autres arrangements juteux. C’est le cas constaté le jeudi dernier toujours au niveau du pont Fahad, aux environs des 18H 30mns où une dizaine de tricycles étaient alignés sous l’échangeur jusqu’à l’entrée du pont. Selon des témoins, ils avaient été stoppés par la police et cherchaient un règlement à l’amiable avec une proposition de 1000 francs à payer chacun pour pouvoir traverser ce pont alors qu’en même temps, d’autres passaient tranquillement sur ce même pont. Lorsque nous avons voulu en savoir plus, certains conducteurs nous ont clairement répondu que ceux qui sont en train de circuler librement sur le pont ont déjà réglé la facture de la police; c’est-à-dire le laissez-passer.
En février dernier, ils ont observé 48 heures de grève. Ils réclamaient la réduction du prix de la vignette des motos tricycles (Katakatani) à 15000 FCFA, la liberté de circulation de ces motos Katakatani sur toutes les voies principales sur lesquelles elles sont interdites et la résolution de leurs problèmes avec les policiers. Depuis quelques années, la plupart des villes maliennes sont remplies de ces motos tricycles. Les tricycles à Bamako sont un moyen de transport peu couteux, mais ils constituent aussi un véritable casse-tête pour les usagers de la circulation. Et, cela est dû aux nombreux désagréments qu’ils causent et les accidents qu’ils provoquent dans la circulation. Pour certains, ces motos tricycles doivent circuler dans les grandes artères et non sur les voies réservées aux piétons ou les autres engins à deux roues. Cependant, pour d’autres, ces engins ne doivent circuler qu’entre les quartiers et zones périphériques de Bamako.
Le Fouineur