jeudi 18 avril 2024
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FDS, une nouvelle phase de bataille de l’opposition : La main tendue d’IBK est-elle sincère ?

Plusieurs partis politiques, associations de la société civile et organisations syndicales ont mis en place, le samedi dernier, le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie(FDS). Ce nouveau front entend tout mener, contre vents et marrées pour la restitution des acquis démocratiques. Au risque d’envenimer une situation déjà tendue, IBK qui, ces derniers jours, a fait l’objet des huées des Maliens  de l’Extérieur doit sortir du formalisme incrusté par les beaux discours afin de rendre visible sa «main tendue» à travers des actes de réconciliation concrète.

«Aussi soit-elle, l’ampleur de la haine qu’on a à l’égard du lapin, on ne peut passer sous langue la longueur de ses oreilles», nous enseigne un vieux adage bambara. Aussi soit-il l’esprit de perversion, de prédation, l’on doit reconnaitre l’esprit démocratique et républicain de Soumaïla Cissé, Chef de file de l’opposition malienne. Cet esprit civique, sauf si l’on refuse de voir en plein jour ce que l’aveugle peut voir la nuit, il en a suffisamment fait montre en mille et une manières durant ces dernières années.

À titre de rappel, en 2013, pendant que certains opportunistes scandaient dans les coins et les recoins du pays  qu’il n’y avait plus «ni de couteaux ni de coups-coups au marché», c’est un Soumaïla Cissé qui, avec toute sa famille, s’est rendu chez Ibrahim Boubacar Kéïta, à son domicile, à Sebenikoro, après sa victoire à l’issue du second tour de l’élection présidentielle de 2013. Ce moment, si l’on y jette un regard objectif, était la fin de la période transitoire sous l’égide du Professeur Dioncounda Traoré pour ne pas dire l’entre-période de la chute du régime d’Amadou Toumani Touré à l’élection de Mandé Mansa ou  le pseudo «Grand Rassembleur». Et, cette année, 2018, nonobstant les propagandes haineuses à but électoraliste avec notamment l’histoire des mercenaires serbes faussement relayée par les communicants de la ruche présidentielle, les arrestations extrajudiciaires et  la descente musclée des hommes en uniformes dans les locaux de sa cellule de communication Smart-médias, Soumaïla Cissé a conservé son sang-froid. Mais, faut-il le dire, pour le Mali.

D’autres preuves

Entouré d’un collectif d’une vingtaine de candidats contestataires des résultats du scrutin présidentiel du 29 juillet, Soumaïla Cissé n’a opté que pour des recours par des voies juridictionnelles au niveau de la Cour Constitutionnelle lors du premier tour du scrutin et au niveau de la Cour Suprême après le second tour pris en otage par «la forfaiture» des neuf Sages de la Cour Constitutionnelle.

FDS, une opportunité à saisir pour IBK ?

En se fixant comme objectif principal de  rassembler les forces vives de la nation dont des partis politiques et mouvements associatifs, des syndicats et organisations de la société civile et celles de la diaspora, des personnalités  religieuses et leaders d’opinion ainsi que des activistes pour sauvegarder la démocratie contre les dérives qui gangrènent les valeurs fondamentales de la Révolution de Mars 91, chèrement acquise, le Président IBK doit se montrer plus ouvert envers toutes les composantes de ce front. Car, comme le dit l’autre, l’on ne sait jusqu’où ira cette énième forme de contestation. Sans aucune forme  d’épilepsie, après  les huées et l’humiliation à New York, à Paris ensuite à Bamako (lors de son retour), IBK doit passer sous scanner son entourage tout en prenant compte des revendications des manifestants et de l’opposition. Au-delà des  discours folkloriques, il doit véritablement et impérativement tendre la main à l’opposition, à la société civile et aux personnalités compétentes  pour une gestion concertée et inclusive du Mali. Ce, en optant pour un Gouvernement d’union nationale plus inclusive. Un système de «gérer le Mali par les Maliens et non par des clans».

Pour retisser le lien de confiance que la mauvaise gouvernance et l’histoire d’élection présidentielle ont entamé, une réforme est plus que jamais indispensable. «On ne gère pas le Mali comme sa petite famille ni comme un village, et celui qui veut rentrer dans l’Histoire de ce pays le gère avec les Maliens en dehors des rancunes, de tout esprit de  vengeance, de règlement de comptes et d’attitude clanique», avait dit Pr Clément Dembélé. Et, également, le Président IBK doit se rapprocher de plus en plus du Peuple malien et donner plus de gages aux partenaires pour la crédibilité politique, économique, sociale et sécuritaire du Mali.

Seydou Konaté : LE COMBAT

 

Rédaction

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