Nous avons été approchés par une dizaine de jeunes du quartier de Lafaibougou qui disent vouloir à travers nos colonnes prendre l’opinion nationale et internationale sur ce qu’ils qualifient de complot ourdi. Suivez notre compte rendu afin d’être édifié sur cette affaire…
Selon nos visiteurs du jour, un an après le décès de son très respecté chef, le quartier de Lafiabougou, reste orphelin. C’est pour palier cela, et ayant constaté cet état de fait dans leur cité, que plusieurs des notables, sages et autres organisations de la société civile dudit quartier, avec à leur tête monsieur Diawé Traoré, grand chevalier de l’ordre national du Mali, et non moins secrétaire général de l’Association Nationale des Chasseurs du Mali (ANACMA) ont jugé opportun d’informer les autorités administratives, politiques, religieuses et coutumières sur le sujet.
Resté pendant longtemps sans suite, ils ont tout en informant ces mêmes autorités administratives et politiques par courrier officiel de la nécessité de procéder à une cérémonie d’intronisation d’El Hadj Sinaly Traoré, en qualité du nouveau chef de quartier après que par consensus, l’assemblée générale représentative de toutes les couches de la population de Lafiabougou, en ait décidé ainsi.
Le choix d’El Hadj Sinaly Traoré, comme chef, selon nos visiteurs, se fonde sur plusieurs raisons. L’homme est non seulement un des conseillers sortants de la chefferie, mais il est aussi, et surtout, le digne successeur de feu son père El Hadj San Bourama Traoré qui aurait été le tout premier chef de ce quartier dont il avait su diriger la destinée pendant plus de quarante-deux ans (Paix à son âme amen) !
El Hadj Sinaly est, ont-ils ajouté, l’incarnation de la sagesse et jouit d’un respect de tous. Il a, ont-ils fait savoir, le sens de l’ouverture, du partage et épris de justice sociale et de paix. Des vertus qui d’après eux correspondent bien à ceux d’un bon chef de quartier à l’instar de feu leur bien-aimé, le sage de Lafiabougou.
C’est donc à la suite de cette démarche que l’Assemblée générale représentative avait en son temps notifiée par écrit et adressée au maire de la commune IV, aussi bien qu’au Gouverneur du District de Bamako, cette volonté populaire.
Mais, à la surprise générale, depuis cette date, il y a plus d’un an, aucune autorité n’a daigné donner suite pour manifester leur adhésion à ce choix, pire, ils semblent jouer le jeu de certaines personnes étrangères au quartier.
Selon nos visiteurs qui semblent très déterminés à aller au bout de leur combat, celle de la réalisation de la volonté des populations de Lafiabougou, sans exception aucune, ce qui est inquiétant est que de source sûre, ils seraient en procession d’indices qui attestent sans ambages que certains individus tapis dans l’ombre, et pas les moindres, seraient actuellement en complot, dans le but d’imposer contre cette volonté populaire un intrus à la tête de la chefferie.
Il s’agirait selon nos informateurs, du très respecté coordinateur des chefs de quartier, en la personne d’El Hadj Bamoussa Touré et de certaines autorités politiques et administratives. Ce qui renforcerait les suspicions de nos interlocuteurs, est qu’à leur dire, le coordinateur El Hadj Bamoussa Touré, serait le protecteur d’un des conseillers sortants qu’il aimerait imposer coûte que coûte, qu’à cela ne déplaise aux populations de Lafiabougou.
Qui sont ces personnalités administratives et politiques qui pour autant sont censées faire respecter les règles et la volonté des populations ? Face à cette question, nos interlocuteurs citent nommément messieurs, le maire de la commune IV et le Gouverneur du District de Bamako.
Ils brandissent alors une lettre et se disent indignés de cette lettre émanant de monsieur le maire qui atteste que le mandant des conseillers de chef de quartier était arrivé à terme, et par conséquent, personne ne devrait en aucun lieu, s’autoproclamer Chef de Quartier.
Pendant que, l’opinion de Lafiabougou attend de procéder à l’élection des nouveaux conseillers de section, de source bien introduite, cette même mairie serait sur le point de convier ces conseillers dont le mandat est expiré à une séance d’élection clandestine d’un éventuel chef de quartier.
Pour prendre l’opinion à témoin, le comité de sage et l’assemblée générale représentative avaient fait mieux d’attirer l’attention de monsieur le gouverneur sur ce qui risque fort de semer le trouble dans le quartier. À l’époque, voilà une copie de la lettre qu’ils avaient officiellement adressée au Gouverneur avec ampliation à la mairie. Nous vous livrons le contenu de ladite lettre que voici :
« Monsieur le Gouverneur du District de Bamako, nous vous informons que depuis le décès d’il y a de cela un an et plus du Chef de quartier de Lafiabougou, en la personne de feu El Hadj Bourama Traoré et la fin du mandat de son conseil, l’assemblée générale du Comité pour la mise en place de son successeur a mené plusieurs actions en ce sens.
Conscients de ce que cette situation qui perdure pourrait causer des troubles et saper les fondements de la cohésion sociale dans cette communauté qu’est le quartier de Lafiabougou, nous sollicitons votre décision afin de pouvoir entériner l’intronisation d’El Hadj Sinaly Traoré, comme l’a souhaité la commission qui a été mise en place par l’ensemble des acteurs de la société civile sous la bienveillance des autorités politiques et administratives du quartier.
Car, en cette période de crises multiformes que traverse notre pays, le Mali, nous estimons qu’il faudrait tout mettre en œuvre pour protéger et préserver le tissu social, gage de paix et de développement.
Au regard de tout ce qui précède nous osons croire que vous prendrez en compte notre inquiétude et usera des pouvoirs qui sont les vôtres afin diligenter l’exécution de la décision commune de tous les acteurs de la commune IV pour formaliser la reconnaissance d’El Hadj Sinaly Traoré, comme Chef de quartier de Lafiabougou.
Tout en comptant sur vous pour la prise en compte de nos doléances, nous vous prions Monsieur le Gouverneur, d’accepter l’expression de notre profonde gratitude ».
Si ce plan machiavélique venait de se confirmer, ont dit nos visiteurs, cela risque à n’en point douter de saper la concorde, la quiétude et la paix au sein de cette paisible population de Lafiabougou, qui est sur le pied de guerre si d’aventure cette forfaiture venait à se réaliser !
Pendant qu’il est encore temps, les plus hautes autorités du pays doivent prendre à bras le corps ce dossier très épineux qui risque de mettre le feu aux poudres au moment même où notre pays est à la croisée des chemins !
Autrement dit, aux dires de nos interlocuteurs, en la matière, il va falloir d’abord élire de nouveaux conseillers de secteur afin que ceux-ci puissent à leur tour, élire le nouveau chef de quartier.
À suivre…
Le Tché