A peine une semaine que les nouvelles recrues ont rejoint les camps de formation que les nouvelles de leurs décès tombent. Ils seraient à ce jour quatre à avoir trouvé la mort. Sous couvert de hauts gradés, ces morts ne répondaient visiblement pas aux conditions physiques exigées par la formation. A croire que les pratiques d’hier, qui ont minées l’armée, demeurent.
Sous la plume de B. Koné du journal le Malien, nous avons eu la confirmation de la mort de 4 nouvelles recrues. Bien avant, les rumeurs, qui nous étaient parvenues, faisaient état de plus de 5 morts. Le recoupement au sein de la grande muette n’avait rien donné. Les contacts ayant préféré la langue de bois et botter en touche à chaque relance. Ces morts « subites » posent la question de la santé des nouvelles recrues. L’on apprend que parmi les décès, d’aucuns souffraient du diabète et d’autres d’épilepsie. C’est à croire que les pratiques qui ont conduit notre armée à enregistrer des défaites souvent « cinglantes » face à l’ennemi demeurent.
Longtemps et même encore aujourd’hui, les échecs de notre armées sont, pour nombre d’observateurs, liés à la qualité des hommes qui y servent. « L’armée a longtemps été le lieu de recasement des enfants ratés des nantis et considérée comme un patrimoine par les hauts gradés et affidés », croit ce citoyen. Au vu de ce qui vient de ce passer, il faut croire que la pratique à de beaux jours devant elle. Car les décédés seraient sous couvert de hauts gradés. Loger au cœur de l’armée des personnes « inaptes » est tout simplement inadmissible dans un pays qui traverse une crise profonde.
Les visites médicales truquées ?
Au Mali les candidats aux différents concours de l’armée n’ayant pas de parent haut « perchés » craignent plus la phase des visites médicales que les épreuves physiques et écrites. Car, si la « Baraka » leur permet souvent de passer les épreuves physiques et écrites, il y a de fortes chances qu’ils soient recalés à la visite médicales. C’est la phase de toutes les fraudes et des manigances. C’est là que quitus est donné aux « inaptes » à servir dans l’armée au détriment des aptes et déterminés. Logiquement donc, il ne peut en résulter que des morts, car les personnes admises ne répondent pas aux critères physiques qu’exige la formation. Les évènements malheureux de 2012, qui ont permis non seulement aux maliens mais au monde entier de voir les tares de notre armée, devaient servir de leçon pour les présents recrutements. Que nenni ! Dans un pays en crise où l’on parvient à cambrioler le magasin d’armements au sein du camp de la garde nationale, où des armes disparaissent pour ensuite être retrouvées sans que les autorités ne pipent mots, il faut bien dire que tout est possible. En ce qui concerne les nouvelles recrues, combien sont-ils à souffrir de maladies pouvant entrainer des morts subites ? Le décompte macabre va-t-il s’arrêter là ? Autant de questions qui taraudent les esprits quand on sait que les recrues n’ont fait que moins de deux semaines d’une formation qui prend des mois.
Mohamed DAGNOKO LE COMBAT