Les conflits intercommunautaires au Mali dégénèrent de jour en jour. En plus des affrontements entre différentes tribus dans le Nord du pays, depuis un certain moment, on assiste également à des conflits entre communautés dans le Centre. A savoir, entre Peulhs et Bambaras puis entre Dogons et Peulhs récemment. Tout cela entraine un engouffrement grave dans le pays, une autre situation d’insécurité inquiétante. Mais pour apaiser les tensions, l’on est en droit de se demander si l’intervention du Président de la République ne serait pas utile. Surtout s’il s’y rendait personnellement !
L’Afrique est un continent où quelque soient les difficultés, le Roi ou encore le Chef suprême a le respect de son Peuple que lui impose son trône. Personne ne reste indifférente quand c’est un Président de la République en personne qui se déplace pour s’intéresser aux problèmes que tu vis. Alors, pourquoi le Président IBK n’essaye pas la même chose pour freiner ces tensions entre nos communautés ? Le pays fait déjà face à des problèmes d’insécurité dont il peine à s’en sortir. S’il faut que des affrontements entre ethnies s’y ajoutent, la situation sera tout simplement chaotique.
Faire recours à nos anciennes cultures, manières de résoudre les problèmes entre les gens, est souvent nécessaire dans ce genre de crises. Entretenir la communication directe, que chacun dise ce qu’il a à dire, que celui qui a tort le reconnaisse et que la raison soit donnée à celui qui le mérite. Comme dans le «Dougoutiguiblô». C’est-dire, dans la Cour du Roi.
En principe, au Mali, on n’a pas besoin de faire recours à des médiateurs étrangers attitrés pour régler nos différends en lieu et place de notre Culture, des vertus qui nous ont été léguées par nos ancêtres. L’échange, le dialogue doit pouvoir tout gérer. Il suffit de s’assoir et d’en parler. «On entend le fracas des arbres qui tombent, mais pas le murmure de la forêt qui pousse», dit un proverbe Touareg. Manière de dire qu’on ne sait pas ce à quoi peut aboutir dans les jours à venir ces conflits intercommunautaires devenus trop fréquents.
Pour conclure, souvenons de cet autre proverbe sénégalais : «Si tu regardes bien ton enfant, tu verras ses questions avant de les entendre».
Adama A. Haïdara : LE COMBAT