samedi 23 novembre 2024
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Alerte dans l’Église : Quand des révélations compromettent le consistoire de Mgr. Jean Zerbo

L’Archevêque de Bamako, Mgr Jean Zerbo, élevé, le 21 mai dernier, au rang de Cardinal par le Pape François, n’aura pas beaucoup savouré ce sacre. Et, pour cause, une semaine après la bonne nouvelle venue du Vatican pour l’Eglise Catholique malienne, l’heureux élu de la Conférence Episcopale du Mali se trouve être l’objet de certaines révélations liées à des comptes bancaires offshores appartenant à l’Eglise catholique du Mali, en Suisse. Ces révélations, si elles sont avérées, éclabousseraient, à coup sûr, la congrégation catholique de notre pays en ce sens qu’elles jetteraient du discrédit sur la personne de l’Archevêque promu. Toute chose qui aurait des répercutions au Vatican où le consistoire, la cérémonie au cours de laquelle les ecclésiastiques seront élevés au rang de cardinaux, est prévu pour le 28 juin prochain. A défaut d’une annulation pure et simple du cas de Mgr Jean Zerbo, on pourrait annoncer un report de cette intronisation, histoire d’approfondir des enquêtes sur la moralité de l’Homme de Dieu malien.

 

On n’en est pas encore là, mais les révélations en question ne sont pas de nature à faire rire le Clergé catholique malien, encore moins les fidèles des paroisses de l’Archevêché de Bamako. A la baguette de ces révélations, le journal Le Monde.fr et le Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ) s’appuient sur des documents SwissLeaks qui  révèlent sept comptes bancaires de la Conférence épiscopale du Mali chez HSBC à Genève. Parmi les bénéficiaires, Mgr Jean Zerbo.
Tout commencerait  le 25 novembre 2002, à 9 heures du matin, au Crédit lyonnais de Monaco. Ce jour-là, sont ouverts, en toute discrétion, sept comptes bancaires pour la Conférence épiscopale du Mali (CEM). Les documents SwissLeaks révèlent désormais pour ces comptes des codes IBAN propres à la Suisse, commençant par CH, à l’instar du premier: CH18.0868.9050.9118.15.030.

Ces comptes étaient crédités de 12 millions d’euros (soit 7 milliards de francs CFA) en 2007, dernière date des relevés bancaires issus de la HSBC Private Bank à Genève que se sont procurés en 2014 les journalistes investigateurs.

Cette histoire rocambolesque mêle opacité, rencontres secrètes entre Clergé malien et Banquiers suisses et soupçons de détournements de fonds dans un pays où les Chrétiens ne représentent que 2,4 % des 17 millions d’Habitants. Elle implique les trois plus Hauts dirigeants de l’époque de la CEM, à commencer par Mgr Jean Zerbo, 73 ans, Archevêque de Bamako, chargé des finances de la CEM au moment des faits. Les autres protagonistes sont Jean-Gabriel Diarra, 71 ans, Evêque de San et ex-numéro 1 de l’Eglise catholique du Mali, et Cyprien Dakouo, 60 ans, Secrétaire Général de la CEM à partir de 2004.
Au début 2015, lorsque éclate le scandale SwissLeaks, publié par Le Monde et une soixantaine de médias internationaux, coordonnés par l’ICIJ, d’autres Maliens sont repérés dans les documents HSBC, comme l’industriel Gérard Achcar ou l’Homme d’affaires Modibo Kéïta. Mais les comptes en Suisse des trois plus Hauts dirigeants de l’Episcopat malien de l’époque passent alors inaperçus.

D’où viennent ces 12 millions d’euros ?

Est-ce que ce sont les dons des fidèles maliens qui dorment dans une Banque suisse ?

A Bamako comme au Vatican, ces révélations pourraient avoir l’effet d’un coup de foudre aux dimensions inimaginables. A moins d’une sortie publique ou médiatique du nouveau Cardinal pour infirmer les faits qui lui sont reprochés, on peut s’attendre à des remue-ménages dans les cathédrales catholiques de la place sur le plan local. C’est dire que ce sont des dimanches aux célébrations de messe agitées qui s’annoncent pour les fidèles qui seront désormais curieux de voir plus clair dans la gestion de leurs offrandes et dimes.

De l’autre côté, au Saint siège de l’Eglise catholique, au Vatican, le Pape François serait en train de s’interroger sur ce qu’il y aura lieu de faire le 28 juin prochain. Devra-t-il introniser cardinal un Ecclésiastique dont la piété n’est pas exempte de critiques, ou doit-il s’atteler à le blanchir à compter de  maintenant jusqu’au consistoire ? Les jours à venir nous édifieront !

Katito WADADA : LE COMBAT

Rédaction

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