Les Responsables de l’Union des Associations et des Coordinations d’Association pour le Développement et la Défense des Droits des Démunis (UACDDDD), en synergie avec l’association des Habitants de Sabalibougou-Est (AHSE), ont organisé un meeting d’information, le 13 mai dernier. C’est pour dénoncer l’actualité néfaste qui prévaut actuellement sur la bande de 140m. Le mot d’ordre est que la lutte continue dans la vigilance.
Des Habitants des quartiers de Daoubabougou et de Sabalibougou, sont, depuis plusieurs années, dans un combat pour la récupération de leurs dus. Le fameux et faux projet des bandes de 140m concerne les quartiers périphériques de Sabalibougou et Daoubabougou.
Pour la petite histoire, il convient de rappeler que le 18 septembre 2000, par délibération 03/MCV, le Conseil municipal, réuni en session extraordinaire, après délibération, avait décidé l’exécution du projet d’aménagement des abords de la voie d’accès au second pont de Bamako (tronçon Daoubabougou-Kalabancoura et Sabalibougou-Kalabancoura pour les besoins d’intérêt collectif) et de dédommager des victimes des travaux de réalisation du projet.
Le tronçon Daoubabougou-Kalaban-Coura était la suite logique Des travaux de réhabilitation de Daoudabougou dont les travaux de réalisation ont été entamés en 1976 puis arrêtés brusquement en 1966.
A cet effet, les Habitants de ces deux quartiers contestent l’option de l’implication de l’Agence de Cession Immobilières ACI dans la résolution de leur dossier. A ce propos, ils ont formulé plusieurs correspondances à l’adresse des différentes autorités compétentes pour exprimer leur opposition par rapport au mauvais jeu de l’ACI dans cette affaire.
Ainsi, la Mairie centrale du District de Bamako procéda au recensement des occupants de ladite bande et au marquage à la chaux des concessions à raser. L’association des Habitants de Sabalibougou-est, détentrice de l’arrêt n°80 du 30 juin 1994 de la Section administrative de la Cour Suprême, a porté plainte contre ce projet et a obtenu successivement les ordonnances n°4 du 26 septembre 2000 et n°5 du 19 octobre 2000, du Tribunal administratif de Bamako. Mais, malgré ces décisions de la Justice et les nombreux efforts déployés par les populations concernées, pour leur application, le 22 novembre 2000, la Mairie procéda à l’ouverture forcée de la voie des 20 mètres, limitant le quartier de la bande en question. Ce jour, un jeune homme du nom de Siaka Doumbia, qui n’y était allé que pour rendre visite à sa tante Awa Doumbia, a été pourchassé par les policiers et tué à l’intérieur de la maison de sa tante. La délibération n°004 du 12 avril 2002 du Conseil municipal de la Commune V en session extraordinaire sur la casse attestant. Il y avait l’idée de mettre à la disposition des victimes du projet de la bande des 140m un franc symbolique avec un lot de quelques parcelles à partir du jeudi 18 avril 2002. A partir du 30 mai 2002, le Haut commissaire du district à l’époque, pour approbation de cette délibération, a pris décision n°107/HC.DB/CAB, du 23 avril 2002. La Mairie procéda ainsi au rasage de la bande des 140m de Sabalibougou-est à la date du 30 mai et jusqu’au 6 juin 2002 et aussi son bornage que les jeunes de la Commune V avaient bloqué. C’est ainsi que 18 juillet 2002, un Huissier de Justice avait été sollicité, aux fins de procéder à un constat des faits et en dresser un procès verbal. Le 9 juillet 2002, une requête avait été introduite au Tribunal de la 1re Instance de la Commune V du District de Bamako, un Expert de l’immobilier a été désigné pour évaluer les dégâts causés. Cet Expert, après les enquêtes, a évalué les pertes à 308.455.000 francs CFA.
A force d’avoir trop attendu pour l’obtention des titres de propriété de leurs parcelles, sur conseil du Ministre Bathily, les Militants, contre la volonté de leur Bureau, ont engagé les travaux pour reconstruire leurs maisons.
Mais, en mai 2014, il y a eu la démolition de ces constructions : ils sont accusés d’avoir construit sans autorisation légale. Le Bureau a engagé son Expert immobilier pour l’expertise des dégâts causés à nouveau évalués à une valeur de 22. 825.650 francs CFA. Donc, ‘est à ce sujet que le torchon brûle et l’UACDDDD, fidèle à sa vocation, ne ménage aucun effort pour que les pauvres qui n’ont été que victimes de cette injustice sociale sur fond de spéculation foncière pussent être remis dans leurs droits. Affaire à suivre !
Mohamed BELLEM : LE COMBAT