Malgré les grandes ressources dont dispose le Mali, la société en charge de distribuer de l’eau potable n’est pas toujours à la hauteur. Ce manquement s’accentue surtout en périodes de fortes chaleurs. Pourquoi cela perdure depuis des années ? Explications.
Depuis 2010, les plus hautes autorités du Mali ont décidé de retirer la gestion de l’eau à la société Energie du Mali et créer des structures dédiées à la gestion et à la distribution de l’eau potable aux populations. L’objectif principal étant d’assurer une bonne et saine distribution de ce liquide précieux. Mais, au constat, la pénurie n’a pas cessé. Pour expliquer les raisons de ces coupures, la Direction de la Société Malienne de Gestion de l’Eau Potable (SOMAGEP) a rencontré la presse le jeudi dernier, dans ses locaux. La première cause évoquée est l’urbanisation galopante de Bamako. Selon le DG de la SOMAGEP, «Bamako est la capitale qui croit le plus vite en Afrique et occupe la 6e position au plan mondial. Une population qui est passée de 1.809.106 Habitants entre 1998 et 2009 pour se retrouver, sept ans après à environ trois millions».
Dans le cas spécifique de Bamako, il existe cinq unités de production d’une capacité nominale cumulée de 202.500 m3 par jour. Or, il se trouve que la demande en eau potable par les populations par jour est de 260.415 m3. Donc, un déficit de production de 579.15 m3. Tributaire de l’énergie, les coupures d’électricité entrainent aussi l’arrêt des unités de production. «Si la coupure de courant entraine la coupure de l’eau, cela n’est pas systématique, nous avons dans les petites unités des groupes électrogènes pour prendre le relais», a expliqué le DG de la SOMAGEP.
La vieillesse des installations qui sont là depuis 1957 pour certaines, ne permet pas tout de suite après le rétablissement du courant de lâcher des tonnes et des tonnes d’eau.
Au déficit de production, s’ajoutent les problèmes d’électricité (la SOMAGEP paie plus de 4 milliards à l’EDM par an), la vieillesse de certaines installations avec les fuites des tuyaux cassés. Ce déficit qui a commencé à partir de 2005, selon le Boubacar Kane, DG de la SOMAGEP, ne connaitra son épilogue qu’en 2019 avec la mise en service de la station de Kabala. Cette station permettre, selon Boubacar Kane, d’augmenter de +144% la capacité de la production d’eau potable ; la réalisation de 120.000 nouveaux branchements.
A l’en croire, dès la mise en service de cette station, les problèmes de pénurie d’eau potable ne seront qu’un mauvais souvenir. Mais d’ici là, les Maliens doivent composer avec les coupures. C’et-à-dire, durant toute cette période des années 2017 et 2018.
Mohamed Dagnoko : LE COMBAT