dimanche 24 novembre 2024
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Insécurité alimentaire au Mali : Plus de 3,8 millions de personnes menacées durant la période de soudure

Plus de 3,8 millions de maliens seront en insécurité alimentaire durant la période de soudure, dont 601.000 en phase de crise ou d’urgence, nécessitant une assistance alimentaire et agricole immédiate. Ces personnes ont besoin d’une assistance d’urgence dont le coût s’élève à 34,2 millions de dollars américains. L’information a été donnée, hier par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) lors d’une rencontre avec les journalistes au siège de l’organisme.

 

Les résultats du dernier Cadre Harmonisé de mars 2017 estiment le nombre de personnes en situation de crise et d’urgence alimentaire (phases 3 et 4) à plus de 600.000. Ces personnes nécessitent une assistance d’urgence pour faire face à leurs besoins alimentaires pendant la période de soudure qui a commencé depuis février dernier pour les ménages pastoraux et débutera en mai prochain pour les Agriculteurs.

 

En effet, plus de 3,8 millions de personnes seront en insécurité alimentaire au Mali pendant la soudure, alors qu’elles étaient estimées à 3,5 millions lors de l’analyse précédente. Parmi elles, 601 000 seront en phase 3 et plus (crise et urgence) et auront besoin d’une assistance humanitaire pour sauver des vies, protéger les moyens d’existence, prévenir la perte des actifs productifs et réduire les niveaux de malnutrition aiguë.

En ce qui concerne la phase2 du Cadre Harmonisé, 3,2 millions de personnes seront sous pression et nécessiteront des interventions pour améliorer leur résilience à travers le renforcement des moyens d’existence (soutien à la production agricole et animale).

Ces chiffres font état de la dégradation de la situation alimentaire par rapport à l’année dernière, avec près de 800.000 personnes supplémentaires dans le besoin cette année, en dépit de productions agricoles globalement moyennes.

Selon l’analyse du Cadre Harmonisé, cette dégradation est liée aux inondations, au déficit pluviométrique, au manque d’accès pour des raisons sécuritaires et aux déprédateurs qui ont affecté la production agricole et pastorale, notamment dans les Régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Ménaka.

Le Cadre Harmonisé d’analyse et d’identification des zones à risque et des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest (CH) permet d’estimer le nombre des populations en insécurité alimentaire et de renforcer le cadre de concertation entre les acteurs locaux dans les différents pays et au niveau régional pour une gestion plus efficace des crises. Il couvre 16 pays de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel, notamment le Bénin, le Burkina Faso, le Cap Vert, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée Bissau, le Libéria, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigéria, le Sénégal, la Sierra Léone, le Tchad et le Togo.

Par ailleurs, il faut noter que 350.000 personnes en situation de crise et d’urgence alimentaire (soit 60%) vivent dans des Régions instables et affectées par le conflit : Gao, Tombouctou, Kidal, Mopti et le Nord de Ségou.

Pour faire face aux difficultés alimentaires, agricoles et pastorales afin de trouver une réponse humanitaire adaptée, le Gouvernement, avec l’appui du PAM et l’ensemble de ses partenaires spécialisés, coordonne les efforts pour venir en aide aux personnes les plus vulnérables à travers le Plan National de Réponse.

Ainsi, l’apport des autres partenaires couvre environ 25% des besoins des personnes se trouvant dans les zones de conflits, et le PAM est censé couvrir les 75% restant. Pour ce faire, il prévoit d’assister 260.000 personnes. Cela inclut 100.000 personnes touchées par une soudure précoce qui bénéficient d’une assistance depuis février et jusqu’en septembre prochain, et 160.000 autres qui seront assistées pendant la période de soudure de juin à septembre.

Le coût financier de cette assistance d’urgence s’élève à 34,2millions de dollars américains. A ce jour, le PAM a reçu (contributions confirmées) 21 millions de dollars. Ce qui couvre 61% des besoins. Le déficit de financement est de 13,2 millions de dollars US.

En plus de cette assistance, le PAM cible 115.000 enfants âgés de 6 à 23 mois et 56.500 femmes enceintes et allaitantes pour une assistance préventive de la malnutrition modérée entre juin et septembre 2017. Les zones priorisées sont celles où la malnutrition aiguë globale (MAG) est supérieure à 15% ou 10% avec des facteurs aggravants (conflits, déplacements, niveau d’insécurité alimentaire très élevé).

Salimata Fofana : LE COMBAT

Rédaction

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