Décidément, la fin du mandat du Président de la République est loin d’être un îlot tranquille, tant les revendications sociales fusent de toutes parts et la crise sécuritaire va, elle aussi toujours, crescendo. Des agents de santé, aux magistrats en passant par les enseignants chercheurs du Supérieur, jusqu’à ceux des autres ordres d’enseignements, la liste n’est pas exhaustive. Toutes ces couches socio professionnelles couvent un gros malaise et aspirent à l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Si les magistrats et les professeurs d’enseignement supérieur ont eu gain de cause, les « syndicats signataires du 15 Octobre » se disent floués par le gouvernement, qui après avoir obtenu d’eux la suspension du mot d’ordre de grève, refuse d’appliquer le procès-verbal de conciliation qui en est issu. Pourquoi l’Etat prend-il des engagements qu’il ne peut pas respecter ? Les enseignants ont-ils fait recours à toutes les voies de médiation avant de débrailler pendant 9 jours sans discontinuer et projettent même d’aller à une grève illimitée jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications ? Le Gouvernement pourra-t-il éviter un autre bras de fer après celui des magistrats ?
C’est par un communiqué adressé au ministre du Travail, de la Fonction publique et des Relations avec les Institutions que les « syndicats de l’Education signataires du 15 Octobre » déclarent observer une grève de 9 jours à compter du lundi 13 mars 2017 pour protester contre le non-respect par le gouvernement de ses engagements. Pour rappel, cette grève intervient au moment où les promoteurs des écoles privées sont déjà dans la rue observent la leur pour d’autres motifs.
La pomme de discorde entre syndicats et gouvernement tiendrait au mépris et à une fin de non-recevoir de l’Etat des points de revendication, alors qu’il avait, quand bien même accepté de mettre en place une commission de dialogue autour des différents points de réclamation. C’est d’ailleurs pour cette raison que les syndicats auraient suspendu leur mot d’ordre de grève dans l’espoir d’obtenir satisfaction. Pour les leaders syndicaux, le gouvernement avait juste besoin de quiétude pour la tenue du Sommet Afrique-France. C’est pourquoi il avait tout accepté. Aujourd’hui devant les faits accomplis, le gouvernement ne peut que constater les conséquences de sa gestion artisanale et superficielle des revendications socio professionnelles dont on se rappelle, ont été à la base des soulèvements populaires du 26 Mars. Les enseignants pour paralyser entièrement l’école ont également retenu les notes de compositions et devoirs pour ne pas donner matière à l’Administration scolaire.
En définitive, il est temps qu’on pose un diagnostic sérieux à la sempiternelle plaie de la démocratie malienne qu’est devenue l’école. Il faut cela pour situer les maux dont elle souffre et y apporter les thérapies nécessaires fussent-elles financièrement lourdes pour un pays en guerre. Sans ce diagnostic sans complaisance, sans partisannerie, l’école qui est l’espoir de toute nation qui veut aller de l’avant, mourra de sa belle mort.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com
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