vendredi 22 novembre 2024
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L’opposition face aux élections présidentielles de 2018 : Le PARENA abandonnera-t-il ses alliés pour rentrer au prochain gouvernement comme en 1994 ?

Les rumeurs persistent depuis la fameuse rencontre entre le Bureau Politique National du RPM dirigé par son Président Dr. Bocari Tréta et le Comité Exécutif National du PARENA dirigé par le Pr. Tiébilé Dramé. Cette rencontre, des plus normales entre un parti politique de la majorité avec un autre de l’Opposition, et qui plus est, est sanctionnée par un Communiqué conjoint signé par les deux présidents, n’en finit pourtant pas d’alimenter les débats politiques dans les grins, les ateliers et les salons feutrés. Nombreux sont les observateurs qui parient sur l’entrée prochaine au gouvernement du PARENA. D’aucuns citent même des noms comme l’ambassadeur Moussa Makan Camara. Si le Parti du Bélier Blanc tombe pour la troisième fois au piège du pouvoir après ceux d’Alpha Oumar Konaré et d’Amadou Toumani Touré, il finira par le cimetière. Voici trois raisons qui attestent de cela.
Première raison : Après avoir joué pleinement son rôle au sein de l’Opposition, par des interpellations, des critiques et des révélations de très grande qualité, mais aussi des propositions concrètes, le PARENA, perdrait toute sa crédibilité en s’alliant à un régime au crépuscule de son mandat et qui va de mal en pis. S’il rentrait dans le gouvernement, il céderait plus par nécessité alimentaire que par idéologie ou vision politique. Le PARENA paraitrait aux yeux du citoyen lambda comme un parti où les intérêts matériels viendraient d’abord avant la conviction.
Deuxième raison : Si le PARENA acceptait de renter dans le gouvernement à moins de 18 mois de la fin du mandat après tout ce que les leaders de ce parti ont reproché à ce régime, il paraitrait aux yeux de l’Opposition comme un allié qui aurait trahi. Tiébilé et ses camarades ne pourront plus avoir l’estime et la confiance que les autres leaders de l’Opposition avaient à leur égard parce qu’il partagerait désormais le bilan du régime. Et si par malheur pour le Parti, le Peuple venait à donner le pouvoir à l’Opposition, le parti du bélier blanc pourrait amèrement regretter son éventuel forfait. Il est fort à parier qu’il ne pourrait même plus se relever de cette blessure à la fois morale et politique, surtout que le jugement du Peuple serait sans appel.
Troisième raison : Le probable choix d’entrer au gouvernement, ne ferait certainement pas l’objet d’une concertation des militants PARENA à la base, contrairement à l’ADP-Maliba, qui a sillonné le Mali pour recueillir l’avis de ses militants à la base avant de sortir de la Majorité présidentielle. La direction du parti prendrait seul cette cruciale décision et la conséquence serait un désaveu une démobilisation et peut être une démission en cascades des militants.
En somme, le PARENA de Tiébilé Dramé ne saurait se donner le luxe de quitter l’Opposition pour la Majorité après plus de trois ans de combat politique épique et acharné contre le régime qu’il a traité de tous les noms d’oiseaux de mauvais augure.
Youssouf Sissoko
Youssouf@journalinfosept.com

Djibril Coulibaly

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