Par mesure de sécurité de la population Bamakoise, le pont des Martyrs mérite réhabilitation, voire basculement des gros porteurs sur les deux autres ponts.
L’organisation du Sommet Afrique-France a été dure à vivre pour les habitants de la rive gauche du fleuve Niger. En effet, pour accéder au centre-ville, ses résidents demeuraient dans l’obligation d’emprunter le pont des Martyrs, le deuxième pont étant réservé exclusivement aux navettes des officiels venus des quatre coins d’Afrique et la délégation française.
Cette situation a créé un embouteillage des plus terribles pour les populations bamakoises. Elle a contribué à accentuer des surcharges inimaginables sur le pont des Martyrs, amorti depuis belle lurette.
Le vendredi 13 janvier 2017, sous le poids exorbitant des passagers en tout genre : à la marche à pieds, à deux-roues, dans les transports publics, il fut un moment où le fameux pont s’est mis à trembler légèrement.
Les témoins présents ne détenaient que leurs yeux grands ouverts pour regarder impuissants la scène la peur au ventre. Ce jour-là, Bamako a manqué de peu de connaître son second vendredi noir après celui vécu le 26 mars 1991.
Miraculeusement, le chaos fut évité on ne sait toujours de quelle manière. Cela doit alerter les plus hautes autorités pour éviter aux Bamakois un drame prévisible dans l’avenir. Nous en appelons à la vigilance accru du ministre chargé des Travaux publics de prendre des mesures qui s’imposent pour éloigner un tel désastre.
Plus que jamais le pont des Martyrs mérite d’être réhabilité dans les plus brefs délais en respectant le tonnage des ports. Le mieux serait d’élargir le passage à quatre voies, car la majeure partie de la population active de la capitale habite la rive gauche du fleuve Niger.
Par mesure d’anticipation, il serait souhaitable d’envisager à présent la construction d’un quatrième pont. Le père de l’indépendance du Mali, le président Modibo Kéita (paix à son âme) en son temps a bel et bien laissé en héritage le premier pont, baptisé pont des Martyrs après les douloureux événements de mars 1991. L’ancien président le général Moussa Traoré, malgré les reproches dont il fait l’objet, a laissé à son peuple le deuxième pont.
Au président Amadou Toumani Touré, revient la paternité du troisième avec l’aide de la Coopération chinoise. A présent qu’est-ce que le président Ibrahima Boubacar Kéita va-t-il laissé comme héritage que l’Histoire saura le retenir dans ses précieuses annales ?
Aboubacar Eros Sissoko