vendredi 22 novembre 2024
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Suspension de l’audience jusqu’au 5 décembre : Les Avocats se braquent contre le parquet

Après la première suspension de 24 heures accordée par le tribunal sur demande des avocats de la défense, une deuxième suspension a eu lieu ce vendredi à la reprise des travaux et, ce, jusqu’au lundi 5 décembre. Cette suspension intervient suite à une nouvelle restriction imposée aux avocats de laisser leurs téléphones portables en dehors de la salle. Chose que les deux camps d’avocats ont refusé boudant la salle. Face à ce blocage, le juge n’avait d’autres choix que de suspendre la séance.

 

«On est venu, ce matin, on nous a dit qu’on ne pouvait pas avoir accès à la salle avec nos téléphones ? Nous, on a demandé les raisons pour lesquelles on ne pouvait pas y accéder avec nos téléphones, ils ont avancé des raisons de sécurité. On leur a dit que le premier jour on est entré avec nos téléphones et qu’il n’y eu aucun problème de sécurité qui peut être lié à ces appareils ; c’est notre outil de travail. Elle a deux fonctions, une fonction téléphonique et une fonction Smartphone, on a des jurisprudences, on a tous les codes pratiquement dedans. Aujourd’hui, tout est numérisé et nous travaillons avec ces téléphones et nous ne voyons pas à qui nous allons remettre ces téléphones. On nous soupçonne parce qu’on peut faire des choses avec les téléphones, nous aussi on ne fait pas confiance à ceux qui vont garder nos téléphones. Nous avons des données des clients qui sont frappées du sceau de la confidentialité, nous ne savons pas qu’est ce qui peut arriver à ces téléphones. On a demandé seulement de nous donner une salle où on peut mettre tous nos documents et le reste, on n’a pas eu ça. On nous a installés dans une salle de spectacles, sans conditions de travail, sans rien et ce matin on veut nous dépouiller de nos téléphones. Moi, je ne sais pas si on veut nous fragiliser. Nous on ne peut pas participer à ce procès si on n’a pas nos téléphones. Nous avons d’autres clients qui ont besoin de nous, on a pleins de choses qu’on doit gérer. Ce n’est pas nous qui l’avons demandé, on nous a créé des problèmes supplémentaires et nous ne pouvons pas accepter». Ces propos de l’avocat de la défense, Me Abdramane Mamata Touré, résument les motifs de la suspension de 48 heures du procès. Si la première suspension avait été accordée sur demande de la défense, dans cette nouvelle suspension, les parties font bloc. Les avocats de la partie civile dénoncent cette même restriction. Selon l’avocat de la partie civile, Me Assane Dioma N’Diaye du barreau sénégalais, ils n’ont pas boycotté le procès ; car, estimant que ce sont les conditions qui n’ont été remplies. «De plus en plus dans ce genre de procès il y a des audiences de mises en état où des règles sont prédéterminées. On ne peut pas comprendre que mardi il y a eu des règles, l’audience s’est bien déroulé et que ce matin alors que les avocats se sont biens préparés par rapport à leurs téléphones et qu’on nous vient nous dire qu’on n’entre pas avec les téléphones. Pour nous, c’est une question de dignité et de libre exercice de la fonction d’avocat. Donc, c’est inacceptable ». Il se dit outré d’être privé du droit de défendre ses clients ; lui qui n’avait pas prévu de rester jusqu’au 5 décembre.   Il dénonce le paradoxe au niveau du tribunal qui avait dit que ce jugement était ordinaire et qu’il y ait des règles différentes des autres. Me Alassane Sangaré est catégorique : «Si cette restriction n’est pas levée, nous n’entrerons pas dans la salle». Me Abdramane Mamata Touré espère que les négociations seront engagées et qu’une solution sera trouvée ce lundi.

Après ce deuxième report, l’on se pose la question de savoir si finalement ce procès va se tenir. Aux dires de Me Alima B Abdoulaye, avocat d’Ibrahima Dahirou Dembélé, l’ancien Chef d’Etat major, ce n’est pas leur volonté d’être un obstacle à la tenue de ce procès.

Du coté des victimes, si on trépigne pour la tenue du procès et l’éclatement on en veut pas aux avocats non plus. Selon Ismaël Fané, porte parole des familles des 21 bérets rouges assassinés, il est difficile pour les avocats de travailler sans leurs téléphones en même temps il dit comprendre le souci sécuritaire avancé par le parquet. Au nom des accusés, le Général Sanogo a pris la parole qu’il constate au même titre que le Président l’absence de leurs avocats dans la salle. Il a indiqué qu’ils ne pouvaient rien dire sans eux. «Nous avons tous hâte que ce procès se tienne et que la vérité soit dite », a-t-il conclu.

Mohamed Dagnoko, envoyé spécial à Sikasso

COULIBALY

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