«Il n’y a aucune tradition « indépassable» qui puisse justifier la terreur, la mutilation, la torture, l’esclavage de toute personne humaine », Jean-François Revel.
Vendredi dernier, 25 novembre, était la journée internationale contre les violences faites aux femmes. Cette journée est consacrée à l’information et à la sensibilisation de l’opinion publique et des décideurs politiques sur les questions liées à la protection de la femme.
Alors que cette journée est maintenue tous les ans au Mali, il est important de garder en tête que la lutte contre les actes de violence dont sont souvent victimes les femmes du Mali ou d’ailleurs est un combat de titan, une lutte de longue haleine. Il n’est pas évident de déraciner cette forme de violence implantée dans nos mœurs sans un engagement réel sur le terrain.
D’ailleurs, la violence physique est visible et, par conséquences, il est facile d’apporter là les soins adéquats. Mais ce qui est sournois et plus dangereux c’est cette violence psychologique que l’on ne peut déceler sans la volonté de la personne qui en a subi.
Les humiliations, les injures, les menaces, les intimidations, les chantages affectifs, l’interdiction de fréquenter des amis, la famille, sont, entre autres, le quotidien de certaines épouses. Si bien que tous ces ingrédients néfastes pour le bien-être d’une personne affectent la femme violentée à tel point qu’elle meurt à petit feu.
En effet, quelle que soit la forme de violence endurée, les conséquences sont catastrophiques : anxiété, manque de confiance en soi, troubles de sommeil, peur, dépressions, isolement et parfois agressivité chez certaines. Une raison qui doit interpeler nos dirigeants afin que ces femmes ne restent pas dans un mutisme.
Par ailleurs, on doit tenir compte de l’aspect socioculturel du pays. Les Maliens aiment perpétuer les traditions. Ce qui leur procure, en quelque sorte, une fierté.
Néanmoins, faut-il que les hommes comprennent que les comportements violents envers les femmes sont plutôt préjudiciables.
Pour atteindre ce palier, il faut plus d’informations, plus de sensibilité et, enfin, des sanctions pour les coupables. Aussi, un plan national de lutte efficace pour éradiquer le phénomène de violences faites aux femmes maliennes doit être une priorité pour nos dirigeants.
Mais, est-ce qu’il y a vraiment de volonté politique pour résoudre le problème?
Certainement pas. Personne n’est joignable aux numéros vert «80001132» et «80333», tous deux dédiés, selon les organisateurs et le gouvernement, aux victimes de violence de toutes sortes. Ce qui est déplorable.
Est-ce que l’Etat protège les femmes ? Pas assez …
«Pour qu’il y ait violence, il faut être au moins deux : celui qui donne le coup et celui qui en reçoit. Chacun doit poser les limites de ce qu’il accepte de subir. En toutes choses » Mikhaïl W. Ramseyer
Sans doute, la plupart des femmes maliennes subissent au moins l’une des formes de ces violences. Alors, à elles de prendre leur destin en main, d’apprendre et d’oser dire : « NON, STOP ! »
Ne serait-il pas le seul moyen de renverser la tendance?
Neïmatou Naillé Coulibaly