samedi 23 novembre 2024
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AMADOU HAYA SANOGO ET 17 AUTRES COMPLICES A LA BARRE LE 30 NOVEMBRE : Ce procès est un couteau à double tranchant pour IBK

C’est sous la pression des parents des victimes, des organisations de Droit de l’Homme et de la Cour Pénale Internationale que le Gouvernement du Mali a fixé la date du procès du Capitaine Amadou Haya Sanogo, du lieutenant Amadou Konaré, du sergent-chef Seyba Diarra et de 15 autres complices. Selon le communiqué du Procureur Général de la cour d’Appel, les présumés coupables sont accusés d’enlèvements de personnes, d’assassinats et de complicités d’assassinats dans l’affaire dite des bérets rouges. Ce procès, considéré comme un gros caillou dans la chaussure d’IBK, s’annonce houleux compte tenu de la proximité des accusés avec les tenants du pouvoir actuel. IBK a-t-il intérêt à la tenue de ce procès ? Le déballage tant annoncé n’affaiblirait-il pas le régime actuel ? Ce procès n’est-il pas un couteau à double tranchant pour le président de la République ?
Après trois ans passés en détention, Amadou Haya Sanogo et ses 17 autres complices ont le droit de comparaitre devant la justice pour se défendre contre des faits qui leur sont reprochés. Pour rappel, les charges retenues contre eux sont relatifs aux enlèvements de 21 bérets rouges, cette unité d’élite de l’armée proche de l’ancien Président Amadou Toumani Touré, qui avait voulu faire un contre coup d’Etat pour chasser les auteurs du putsch du 22 mars 2012. Ce contre putsch s’était soldé par un échec. Une course poursuite s’en était suivie, avec l’arrestation d’un grand nombre de militaires, montrés à la Télévision Nationale. Ces infortunés seraient exécutés quelques heures après. Ces faits gravissimes au regard du code pénal malien sont passibles de la peine de mort. Le Capitaine Amadou Haya Sanogo, ses 17 infortunés, ses avocats et ses milliers de soutiens, auraient décidé de tout déballer au cours de ce procès, qui sera, sans nul doute, le 2ème procès le plus suivi après celui pour crimes de sang contre le Général Président Moussa Traoré. Les supputations vont désormais bon train sur les déballages qu’Amadou Haya Sanogo et autres s’apprêteraient à faire. L’actuel locataire de Koulouba, IBK, sortira-t-il indemne ? L’on se rappelle qu’il a été accusé en son temps par le Front pour la sauvegarde de la Démocratie et de la République, FDR, d’être un des complices des jeunes officiers auteurs du coup d’Etat. C’est justement à ce niveau que se situe l’inquiétude du cercle restreint du pouvoir. Si Sanogo étale au grand jour la complicité du Président IBK et son éventuel soutien, l’inquiétude sera d’autant plus grande et les conséquences incommensurables pour le régime en termes d’éthique et de la morale politique. Si ces faits sont établis, il apparaitra aux yeux de tous les défenseurs des Droits de l’Homme et des principes démocratiques comme un Président putschiste.
En somme, ce procès est un couteau à double tranchant pour IBK et son régime qui sont acculés de toute part pour sa tenue afin que la vérité puisse être connue dans cette rocambolesque affaire dite des bérets rouges qui a défrayé longtemps la chronique. Il est désormais entre le marteau de la communauté internationale, des parents des victimes avides de vérité et l’enclume du peuple qui se fera une idée de celui qui nous gouverne. Quant aux partisans de Sanogo, ils crieraient à la trahison et promettraient de venger leur leader. Vivement ce 2ème grand procès pour que les nombreux parents des victimes puissent savoir la vérité et faire leur deuil.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com

Djibril Coulibaly

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