Un détail peut en cacher un autre. Il s’est trouvé un Homme de bonne foi avec ce projet, en qui nous avons cru une fois de plus pour tout dire. Le Ministre actuel des Finances porte l’idée de créer une centrale d’achat des biens de l’Etat. Elle n’a pas été ramassée à la hâte. Mais c’est une opération à bascule, avec dispositif sur pivot, que commencerait le jeune Ministre CISSE où l’on peut soupçonner que de vieilles polémiques reviennent en prétendant araser des différences.
L’information avait été rapportée le mois dernier dans les colonnes d’un confrère de la place. Ainsi, pour plus de transparence, il est envisagé par l’Hôtel des finances un projet de création d’une centrale d’achat. Une structure en somme censée faire des économies conséquentes pour le Trésor public. Au Mali, disait-on, la passation des marchés publics représentait plus de 60 % dans l’exécution des crédits de Budget de l’Etat et des concours financiers des PTF. Ce marché évolue en vase clos pour ainsi dire avec ses miasmes corruptifs. D’où cette idée d’envisager la création d’une centrale d’achat des biens de l’Etat.
Des exemples à suivre ?
La gestion des exonérations occasionnait d’énormes manques à gagner avant la centralisation. De 400, on est passé, donc, à 200 milliards de francs CFA. Le train de vie de l’Etat sera réduit ; donc, c’est cette économie de 27 milliards de francs CFA qui a pu être engagée l’année dernière.
Le Ministre CISSE doit avoir une vraie vision du projet devant les maux de notre économie
Ce faisant, le Ministre Boubou CISSE a-t-il placé son fauteuil dans le sens de l’Histoire ? Beaucoup de ses prédécesseurs et talentueux à l’Hôtel des finances n’ont jamais refusé des luttes en attendant de recevoir- sans trêve- leur leçon d’efficacité de la part des censeurs. On dit que les reformes les plus efficaces ne sont pas les plus brutales. Le Ministre CISSE viendra lancer, pourtant avec ce projet, une petite bombe. Avec à la clé: l’équilibre de nos finances publiques à notre portée. Faut y croire. La chasse au gaspi, il a ses idées. Mais des questions demeurent. Nous avons des budgets décentralisés par départements. Quelle sera la part d’arbitrage du Ministre des Finances qui est le principal ordonnateur, les Ministres départementaux n’étant que des ordonnateurs secondaires. Les DFM iront se fournir à la centrale ? Informatisation permet la centralisation de toutes les demandes départementales. Et que vont devenir les opérateurs avec licences d’import ? Seront-ils floués ? On se souvient de la déconvenue de tous ces agents lorsqu’on a concédé la seule licence des plaques à l’opérateur YATASSAYE dans le temps. Des pertes au niveau du fisc ? Que vont faire ces privés qui seront floués ? Plus de manques à gagner mais des pertes à éviter.
KONE : LE COMBAT