Le concours de la fonction publique qui est organisée au Mali chaque année devrait permettre aux citoyens de tenter leur chance, selon leurs catégories, mais depuis l’année dernière les détenteurs du diplôme de licence professionnelle sont discriminés, car leur précieux sésame n’est pas reconnu par l’Etat. Donc ils sont privés du concours de la fonction publique. Le seul responsable de cette discrimination est l’Etat. La question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir comment dans un pays il peut y avoir d »e citoyens de première zone et ceux de seconde zone ? Pour rappel c’est ce genre d’injustice qui forme le lit des futures révolutions, car au regard de la Constitution tous les citoyens d’un même pays sont égaux en droits et en devoirs. Donc il revient au gouvernement malien de corriger très rapidement ce dysfonctionnement et cette injustice en mettant tous les citoyens dans leurs droits. Il doit adapter le système éducatif aux réalités et aux besoins d’emploi, mais il est inconcevable que des citoyens consacrent d’énormes efforts à avoir leurs diplômes et que l’Etat ne leur permette pas de jouir de leurs droits de participer aux concours.
Pour en savoir davantage et pouvoir mieux comprendre la situation nous nous sommes rapprochés au chef de département Russe de la faculté des lettres et des sciences du langage Ibrahim Maïga. Le premier responsable du département a commencé par nous poser la question de savoir si la licence est un diplôme permettant d’avoir accès au marché de l’emploi, en d’autres termes ce diplôme pourrait-il être utilisé comme produits sur le marché de la consommation ? Si tel est le cas l’Etat aurait dû prendre des mesures pour classer la licence parmi les diplômes généralistes n’ayant pas de valeur permettant d’avoir accès au marché de l’emploi. Sinon l’Etat étant le premier employeur a le devoir d’assister tous les citoyens et de pouvoir leur donner de l’emploi. Donc les détenteurs de licence LMD (Licence, Master et Doctorat) doivent être autorisés à se présenter au concours d’entrée à la fonction publique. La question que l’on doit se poser est celle de savoir si nous n’avons pas commis l’erreur de nous engager dans le system LMD sans pour autant analyser tous les contours de ce system, a martelé le chef du département. M. Maïga de rappeler qu’en tant que professeur il n’était pas de leur devoir de dire aux étudiants qu’a la fin leur licence ne sera pas consommable sur le marché de l’emploi. Notre devoir se limiter seulement à leur formation afin qu’ils puissent être des cadres et grands licenciers. Il revient à l’Etat et aux entreprises privées de les employer. L’Etat a le devoir de garantir la fiabilité de ce diplôme, car souvent il nous revient que même les entreprises privées doutent de leur qualité et constatent que le diplôme ne pas valable. Pour le chef de département la balle est dans le camp des autorités en général et du ministères de tutelle qui doit répondre du pourquoi nous sommes rentrés dans un system dont nous savons pertinemment que nous ne maitrisions pas tous les contours ? Le système LMD pose des sérieux problèmes, alors qu’il a marché ailleurs. le ministre de l’enseignement supérieur et l’Etat sont interpellés afin qu’ils donnent un contenu à ce système est qu’ils l’adoptent à la réalité du marché de l’emploi. Seule la volonté politique pourrait permettre de sortir de cette situation.
En conclusion : Le Mali était-il prêt à aller au système LMD ? Les détenteurs de la licence ont d’énormes difficultés. Donc il revient à l’Etat de parer au plus pressé en résolvant cette équation. Elle est aujourd’hui un gros caillou dans les chaussures du gouvernement.
Bintou Napo L’ALTERNANCE