Vendredi 3 septembre 2021, une troupe déchaînée de policiers a rendu impraticable la circulation au-devant de la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako pour libérer le patron de Forces Spéciales Anti-terroristes (Forsat), le commandant Oumar Samaké.
Mis sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal de la commune III du district de Bamako dans l’affaire de la répression des manifestations des 10, 11 et 12 juillet 2020 organisées par le Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), le commissaire divisionnaire Oumar Samaké a été libéré de force par une troupe de policiers déchaînés. De quoi provoquer l’ire de l’opinion nationale. Nombre de nos compatriotes ont condamné leur acte. Mais celui-ci n’était qu’un cas de répétition des actions similaires passées dans ce pays. L’on se souvient de la convocation de l’imam Mahamoud Dicko, ancien président du Haut Conseil Islamique du Mali (HCI) par le Tribunal de la commune V du district de Bamako le 3 mars 2020 pour avoir critiqué le régime de mauvaise gouvernance. « Le procureur de la République invite Monsieur Mahamoud Dicko, profession imam, à se présenter à son cabinet », précisait la convocation. La justice voulait des explications ou, l’entendre pour avoir tenu des propos excessifs lors d’un rassemblement qu’il avait organisé le samedi 29 février 2020, au Palais de la culture Amadou Hampâté Bâ. Il avait carrément souligné l’inaction du gouvernement de cette époque face à la grève des enseignants, le dialogue avec les djihadistes et la mal gouvernance. Il dénonçait aussi le budget exorbitant de certaines institutions du pays. En effet, cette action de l’Imam Dicko avait provoqué une certaine tension au sein de l’appareil de l’État. D’où sa convocation au Tribunal de la commune V. À l’époque, plusieurs de ses partisans s’étaient massés devant le Tribunal afin d’empêcher qu’il soit entendu par le juge. Et du coup, il n’a pas pu être entendu. Chose qui est similaire à l’action des policiers pour libérer le patron de la Forsat. Même si l’imam avait par la suite dit qu’il n’était pas au-dessus de la loi malienne, il est quand même retourné chez lui sans être entendu. En outre, l’on se souvient du retour triomphal de Mohamed Youssouf Bathily à Bamako en novembre 2018. Rash Bath était attendu par la justice malienne pour avoir tenu des propos qui incitaient au soulèvement, à l’agitation. De l’aéroport international Modibo Keïta au centre de la capitale, une foule de clacksonneurs de motos et de voitures l’accompagna chez lui. Cette seconde interpellation avait aussi été empêchée par ses partisans. Mais le commandant Oumar Samaké, pour ce qu’il est, devrait faire preuve de professionnalisme en sensibilisant ses hommes. Chose qu’il n’a pas faite. À suivre…
Moriba DIAWARA LE COMBAT