Après les membres du bureau politique national de l’Asma la semaine dernière, c’était le tour des mouvements des jeunes et des femmes du parti de venir devant la presse témoigner leur soutien à leur camarade-président, Soumeylou Boubèye Maïga, placé sous mandat de dépôt dans l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires. C’était à la faveur d’un point de presse organisé hier mercredi au siège national de l’Asma par les deux mouvements nationaux des jeunes et des femmes du parti et les clubs de soutien du Tigre de Badala. Sans surprise, ladite rencontre avec les journalistes a aussi été saisie par ses partisans pour formuler des mises en garde quant aux conditions de détention de leur camarade à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako. Celui-ci serait dans une cellule avec 70 autres détenus parmi lesquels des potentiels ennemis.
D’entrée de jeu, le président du mouvement national des jeunes de l’Asma, Abdina Karembé, a signalé que le dossier concernant leur camarade a longtemps cessé d’être seulement judiciaire. Selon lui, l’évolution récente de cette affaire montre à maints égards que le dossier a pris un tournant politique. Les jeunes et les femmes de l’Asma croient, à ce jour, plutôt à une mise en scène pour masquer les carences du gouvernement de la transition et divertir les Maliens. Ils en veulent pour preuve que ce gouvernement de Choguel n’a rien fait pour l’organisation des élections qui doit être la mission première et essentielle de tout pouvoir transitoire. « C’est ainsi que la machine fut mise en branle contre le camarade Soumeylou Boubèye Maïga à travers le dossier de l’acquisition d’un aéronef et des équipements militaires», regrette la jeunesse de l’Asma. Ils estiment que Soumeylou Boubèye Maïga a payé le prix fort de cette mise en scène seulement parce qu’il incarne, aux yeux de ceux qui veulent écrire notre histoire, un symbole, celui du mouvement démocratique de 1991 qu’il faut effacer.
Selon Abdina Karembé, la Cour suprême ne peut pas s’autosaisir d’un dossier concernant un ministre et le faire juger par une juridiction comme indiquée dans la constitution malienne. Mieux, les camarades politiques de Soumeylou Boubèye Maïga se disent choqués par ses conditions de détention à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako où il a été placé sous mandat de dépôt. « Si le dossier n’est pas politique, comment des détenus de son rang peuvent-ils être envoyés dans une Maison d’arrêt qui loge environ 3500 détenus mettant en danger sa vie alors que la pratique dans notre pays est de l’envoyer ailleurs ? », s’interrogent les jeunes de son parti. Abdina Karembé affirme avec regret que leur camarade est obligé actuellement de partager sa cellule avec 70 autres détenus bien qu’il ait occupé des postes importants dans son pays et malgré son âge avancé, 68 ans cette année.
À en croire aux soutiens de l’ancien Premier ministre d’IBK, leur camarade vit dans cette prison avec des terroristes. Ce qui, selon eux, établit clairement la volonté de l’humilier pour le faire plier et aussi celle d’exposer sa vie. « Que ceux qui ont décidé de cela se rassurent. Il ne pliera point. Mais qu’ils se tiennent prêts pour répondre de ce qui pourra lui arriver », avertissent les jeunes et les femmes de l’Asma.
Zeïd Keïta LE COMBAT