À la veille de la fête de Tabaski ou l’Aïd-el-Kébir, communément appelé fête des moutons, l’animal fétiche vaut de l’or. Un bélier moyen estimé entre 75.000 à 200.000 par rapport à l’an passé, 50.000 à 150.000. Une hausse qui s’ajoute à la précarité ambiante mettant en difficulté la communauté musulmane d’accomplir la tradition d’Abraham.
La situation de ‘’Laïyan Saga’’, fait, à chaque occasion de la fête de Tabaski, le débat sur le fil d’actualité depuis l’an passé. Cette année, nous avons questionné quelques vendeurs du mouton, et aussi des clients afin d’avoir des explications sur cette augmentation de prix en espace de la fête des moutons. Faut-il rappeler que notre pays a subi successivement ces dernières années une situation de précarité due à la crise sécuritaire, politique et sanitaire. Chose qui fait des ravages face aux activités socioéconomiques et financières, mais aussi, les conditions de vie des animaux à long terme. C’est la cause majeure qui aujourd’hui donne le fil à tordre entre vendeurs et le monde musulman pour le mouton. Cette situation a, d’une part, rendu la vie difficile aux éleveurs et les vendeurs ambulants, et, a d’autre part menacée les conditions de vie de la majeure partie de la population. Où en est la solution ? Pour Seydou DJIMDE, vendeur des moutons : « c’est la situation du pays qui est à la base de la hausse du prix du bélier. Depuis des années, je vends du mouton dans notre quartier pour faciliter l’accès aux musulmans. Mais ces dernières années notamment, cette année, j’aurai risqué d’arrêter la vente des moutons au regard des problèmes. Ces difficultés sont entre autres : premièrement, le transport des moutons jusqu’à la grande ville. Dès le début du mois de juin, les démarches entamées dans ce sens ne sont pas du tout faciles, surtout du côté autorités. Deuxièmement, l’alimentation des bétails. Le prix des aliments pour animaux reste à la hausse en plus de la crise sécuritaire et sanitaire. En vue de toutes ses difficultés, nous sommes obligés de vendre les moutons à un certain prix pour en faire bénéfice. Par ailleurs, le prix des moutons dépend de l’âge. Pour ceux qui ont au-delà de 8 à 12 mois se vendent de 75.000 à 100.000F. Ceux qui dépassent cet âge sont offerts au prix de 125.000 à 200.000, et jusqu’au-delà », a-t-il laissé entendre. Quant à Souleymane DIARASSOUBA, un client, « j’ai contacté beaucoup de vendeurs pour un mouton, mais je n’arrive pas à faire un dernier choix. Un tout petit mouton qui n’est même pas au-delà d’un an coûte déjà très cher avec au minimum 75.000FCFA. Mais, je suis obligé d’acheter pour que ma famille puisse avoir un mouton à sacrifier comme le demande la religion islamique. Un sacrifice qui évitera mes enfants de se sentir mieux. Cependant, il faut que le gouvernement joue sa partition, quelle que soit la manière face à ce problème de prix qui demeure. Faut-il dire aussi qu’à chaque fois où le pays séjourne dans un climat difficile, tout devient cher ? Chose que je déplore ! ». C’est presque la même idéologie du côté des vendeurs et clients que nous avons rencontrés. Chacun, de son côté, accuse l’État de ne pas faire assez pour baisser les prix. Ainsi, ne serait-il pas évident de se donner la main entre Maliens face aux difficultés que nous vivons dans notre pays ? Pour une quelconque situation, chacun devrait jouer sa part pour anéantir les difficultés qui seraient là (les autorités, les éleveurs, la population). Puisque, notre territoire est de l’intérieur, menacé, mais aussi en limite avec les pays de la sous-région. Seuls nos efforts, en tant que patriotes, pourraient donner un souffle à notre pays. Bonne fête de Tabaski à l’ensemble des Maliens d’ici et d’ailleurs !
Lassana Sow LE COMBAT