La situation humanitaire du pays était au cœur d’une conférence de presse animée cette semaine par la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) à Bamako. Plus de 5 millions de personnes dont 51% sont des femmes sont dans le besoin d’assistance humanitaire au Mali. C’est ce qui ressort du plan de réponse humanitaire de OCHA. L’organisation humanitaire rappelle que la pandémie de covid-19, l’insécurité et les aléas climatiques ont accentué la vulnérabilité des populations.
Selon ce rapport, le pays compte 11,7 millions de personnes affectées, dont 5,9 millions dans le besoin d’assistance humanitaire. Ces personnes démunies sont composées de 51% de femmes, 54,2% d’enfants, 3,38% de personnes âgées et 15% de personnes en situation de handicap.
Ce document révèle que les régions du nord et du centre sont les plus frappées par ce phénomène. Cependant, 1,6 million de personnes qui sont dans le besoin proviennent de la région de Mopti, 1, 2 millions sont dans la région de Ségou. Et la région de Tombouctou regorge de 1,1 million de personnes en situation difficile. Toujours dans le nord du pays, le nombre de personnes dans le besoin est estimé à six cent mille (600 000) à Gao et soixante-dix mille (70 000 personnes) sont de la région de Kidal.
Au Sud du pays, Bamako enregistre trois cents milles (300 000 personnes), Kayes compte quatre cent mille (400 000) personnes, Koulikoro, deux cent mille (200 000) et cent mille personnes à Sikasso.
Le rapport précise également que les besoins de ces populations sont entre autres la protection, la sécurité alimentaire, la santé et l’éducation. Pour Ocha Mali, il faut un budget de 563 millions de dollars américains, soit plus 550 milliards de francs FCFA, pour la mise en œuvre de l’ensemble des interventions de ce plan de réponse humanitaire. Ce fonds servira à couvrir les besoins des 4,7 millions de personnes ciblées.
L’ampleur des besoins se fait sentir et inquiète du côté des organisations humanitaires de la région de Mopti. Pour la coordination des ONG du cercle de Bandiagara, les conflits intercommunautaires et l’insécurité grandissante ont considérablement affecté les besoins humanitaires. Pour ces ONG, « il est urgent de sécuriser les zones en proie à l’insécurité, redéployer les services de l’état et assurer l’aide alimentaire pour les populations ».
Bourama Kéïta LE COMBAT