Une délégation composée de huit départements ministériels avec six ministres, dont le ministère de la Réconciliation nationale, le Colonel Major Ismaël Wagué, a effectué une visite dans la région de Kidal le lundi 25 janvier 2021. Une première visite ministérielle à Kidal, bastion d’ex-rebelles dans le nord du Mali, depuis le coup d’État militaire d’août dernier.
Cette visite qui rentre dans le cadre de la consolidation de l’entente et la cohésion sociale entre fils d’un Mali un et indivisible, a enregistré la présence du Ministre de la Sécurité et de la protection civile, le Ministre de la Santé et du Développement social, le Ministre de la Refondation de l’État, le Ministre de la Jeunesse et du Sport, le Ministre des Mines de l’Énergie et de l’Eau, le Ministre de l’Éducation nationale représenté par son segal, le Ministre de l’Administration territoriale par son Chef de cabinet, ainsi que les proches collaborateurs des Ministres présents.
La délégation ministérielle a été chaleureusement accueillie par le président de la CMA Algabass Ag Intallah et le porte-parole de la plateforme Haballa Ag Hamzatta.
L’occasion pour l’amenokal, de souhaiter la bienvenue à ses hôtes de marque avant de présenter un plaidoyer dans le cadre du développement de la région de Kidal. L’Amenokal félicite et se réjouis des actions de l’ERAR de Kidal (Équipes Régionales d’Appui à la réconciliation) qui, selon lui est la seule structure visible et opérationnelle dans le domaine de la réconciliation et la cohésion sociale.
En réponse à ces différentes doléances, le Chef de la délégation ministérielle, le Colonel Modibo Koné a indiqué que cette mission vise essentiellement à apporter le soutien des plus hautes autorités aux populations de Kidal. La délégation a visité le stade omnisports de Kidal dans le but d’encourager la jeunesse Kidaloise à la pratique du sport qui est un bon facteur de réconciliation et de consolidation de paix.
Elle a ensuite procédé à la pose de la première pierre de la maison des jeunes avant de se rendre au camp pour s’enquérir des conditions de vie des FAMA. Le Colonel Major Ismaël Wagué, Ministre de la Réconciliation nationale, a exhorté les populations à travailler dans le sens de la consolidation de la paix, du retour effectif de l’État et à la mise en œuvre de l’accord pour la paix.
visite écourtée
D’abord prévue lundi et mardi, la visite n’aura finalement pas duré 24 heures, mais elle reste une « visite symbolique » et aura « permis de faire avancer le processus de paix », a indiqué sous le couvert de l’anonymat un ministre faisant partie de la délégation.
La CMA a signé en 2015 avec le gouvernement de Bamako et des groupes armés progouvernementaux un accord de paix, dit d’Alger. Mais sa mise en œuvre accuse de nombreux retards. « Lors de nos entretiens avec nos frères de la CMA, tout le monde a été d’accord pour accélérer la mise en œuvre de l’accord de paix d’Alger », a dit le ministre.
Première réunion du Comité de suivi de l’Accord à Kidal
Une réunion du Comité de suivi de l’accord de paix (CSA) qui devait se tenir à Kidal mardi a finalement été reportée à la demande de l’Algérie, acteur clé de la crise malienne. Le déplacement ministériel avait toutefois été maintenu. C’était la première fois qu’une délégation ministérielle se rendait à Kidal depuis le putsch qui a renversé le 18 août le président Ibrahim Boubacar Keïta. La ville de Kidal illustre les difficultés que rencontrent les signataires de l’accord à le mettre en place. Un bataillon de l’armée dite « reconstituée », comprenant des éléments de l’ex-rébellion, y est certes déployé depuis un an.
La mise en œuvre de l’accord serait un facteur essentiel d’un retour à la stabilité au Mali, en proie depuis 2012 aux attaques djihadistes et aux violences communautaires qui ont fait des milliers de victimes. Sur le chemin du retour, la délégation a rencontré mardi matin les autorités locales à Gao, autre ville stratégique où se côtoient militaires maliens et soldats de la force antijihadiste française Barkhane et de la nouvelle force européenne Takuba, chargée d’accompagner l’armée malienne au combat.
Bourama Kéïta