L’an qui aura fait parler de lui pendant longtemps à travers le monde. Au Mali, sa physionomie, la vraie, se présentait terriblement aux yeux grand ouverts des uns et des autres, comme une tôle brillante ou rutilante qui pique les yeux. Poudre pimentée !
Comme si une poudre pimentée piquait les yeux blancs et rouges chacun. L’année qui passa, celle de 2020 serait considérée comme la pire des époques pour le Mali, l’époque la plus humiliante que nous ayons connue depuis l’avènement de la démocratie. Du coup d’État de mars 2012 au coup d’État d’août 2020, notre pays traverse davantage des crises multidimensionnelles qui freinent absolument son émergence. Le récit des événements en ces périodes pour notre nation est hétéroclite, malheureux et dramatique. Mais notre sujet s’intéressera à l’un des ans du 21e siècle qui fut dur, et même très dur pour le Mali. Mêlée à l’apparition de la pandémie de coronavirus dans le monde, la situation de notre pays partait de mal en pire. L’insécurité s’était déplacée du nord au centre ; chose qui inquiétait terriblement de nombreux Maliens. Là, on fait référence aux attaques contre les positions de nos famas, et bien sûr, certaines localités où les habitants subissent durement des emprises terroristes ou djihadistes. Sous IBK, les attaques étaient récurrentes ; mais cela n’a pas empêché ces mêmes assaillants de renouer avec les atrocités après son départ. 2020, une année sombre. Des cris de galères résonnaient un peu partout ; frustration pour les uns, et désespoir pour les autres. En effet, face à toutes ces difficultés, certains mouvements se sont réunis pour unir leurs forces afin d’obtenir la démission du président Ibrahim Boubacar Kéïta dont le régime était vachement critiqué, et jugé incapable de relever ou sortir le pays du trou dans lequel il s’enfonçait de jour en jour. Plusieurs interventions ou médiations de l’organisation ouest-africaine, CEDEAO, ont eu lieu entre acteurs de la contestation et le régime sans succès. Car les uns acceptaient, d’autres refusaient. C’était la confusion, la haute tension qui s’érigeait sous l’influence de l’Imam Mahamoud Dicko dont la notoriété et sa parole faisaient que sa voix comptait beaucoup dans ces contestations. De rencontre en rencontre, de négociation en négociation avec le Chef de l’État. Tous tombaient à l’eau. Car les contestateurs soulignaient des points saillants concernant le pays, des secteurs où ça n’allait absolument pas : éducation ou école, avec la grève des syndicats de l’éducation, l’insécurité et les nombreuses attaques contre les famas, des comportements du fils du président Karim Kéïta, etc. Autant de sujets qui agaçaient ou des sujets qui fâchent beaucoup le Peuple. Les vendredis se sont suivis ; à la place de l’indépendance, le regroupement qui s’était baptisé mouvement du 5 Juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) a battu le pavé sous le leadership du Cheick Imam Dicko, qu’ils présentaient comme leur autorité morale. Lui, pour qui beaucoup sortaient ou se rendaient à la place publique afin d’honorer sa parole. Des anciens ministres ou collaborateurs du président s’alliaient contre lui. Louche, des critiques se drainaient contre eux aussi. Pour finir, ou clore ce cirque, alors que le M5 s’apprêtait à procéder aux semaines de contestations surnommées ‘’caravanes de sensibilisation, une mutinerie s’est déclenchée au Camp Soundjata Kéïta de Kati, annonçant la fin du régime d’un président démocratiquement élu. Une troupe de colonels annonçait à la télévision le 18 août 2020 la fin du régime. Le président IBK démissionna contre son gré. Et depuis c’est le colonel Assimi Goïta qui a pris le contrôle des affaires dans le pays. L’espoir reconnaissait, vu le discours lancé ; la refondation du Mali. Une concertation nationale a été organisée pour poser les bases de la feuille de la transition, et à comment choisir le président gérera la transition par un collège. Mais les choix de la plupart des acteurs de cette transition ont été faits d’une manière restreinte, ou du moins par les militaires. Depuis, beaucoup se méfient d’eux, car leurs méthodes de gestion ne plaisent plus. Le bras de fer avec l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) s’en est mêlé ; puis les critiques se multiplient. 2020 fut pour le Mali le temps des malheureux revers. Prions Dieu pour que l’an 2O21 soit meilleur pour notre pays.
À suivre …
Moriba DIAWARA