La chute du régime de l’ex-président Ibrahim Boubacar Kéïta aura été voulue et saluée par la majorité des Maliens qui se sentaient ; d’ailleurs, dans l’embarras et dans le désespoir total. Mais celle-ci n’aurait finalement pas été une solution, la bonne solution, j’ose dire, idoine pour le bonheur de notre pays. Mais au contraire !
Inquiétude sur inquiétude ! Voilà un peu la posture de l’après-IBK, qu’on ne savait pas facile du tout ; et disons qu’on s’attendait à cela depuis le début des soulèvements dans la rue. Un coup d’État paralysait le pays, et les gens ont vachement applaudi avant de s’en mordre terriblement les doigts avec un état dame différent et plus attractif, un esprit qui commence à piger largement les contours des dispositions. Les putschistes, conscients de la gravité de leur acte, ont finalement décidé d’agir autrement ; c’est-à-dire en s’implantant lourdement dans des postes stratégiques de l’État. Colonel après colonel, les nominations ont plu et des cendres du désespoir se sont installés. Reconnaissance ou récompense des membres cachés du comité national pour le salut du peuple (CNSP) ? C’est évidemment la question que beaucoup de Maliens aujourd’hui se posent sans cesse, car le flou s’est installé dans les esprits immatures, mais hélas qui commence à discerner toute la situation et tout ce qui se passe actuellement dans des questions concernant ce pays. Ce pays qui, sans l’ombre d’un doute, a été victime d’actes odieux, absurdes, hypocrites, trahisons espiègles et d’une tromperie sans limites qui le désoriente chaque fois de sa direction, sa bonne direction, le développement ; a besoin d’être né comme un nouveau-né. Mais ça n’est pas ce qu’on voit des nouvelles autorités. « La transition n’affiche pas une image de changement du pays. » Selon l’ancien premier ministre Modibo Sidibé, sur un plateau de télévision. Les gens croiront à cela, car les choses se stagnent sans limites. Depuis l’installation des autorités de la transition, on a l’impression que le Mali ne bouge pas, mais qu’il s’enfonce davantage. D’où cet esprit qui anime déjà beaucoup de citoyens, de faire du IBK sans IBK. Ce qui pousse certains à penser de la façon que l’ancien président qu’on jugeait incapable de redresser le Mali vaudrait mieux que ces nouvelles autorités transitoires. Car des choses et des événements se sont passés en dehors du régime du président déchu, mais qui ne se seraient pas passés en son temps. Comme de tels encombrements dans le village de Farabougou, où les terroristes ont siégé pendant de nombreuses semaines alors qu’ici à Bamako, les putschistes nagent ou savourent pleinement le nouveau vent, leur vent sous la climatisation. Ironie du sort ! Ce remède jugé magique pour la guérison, le coup d’État, n’aura servi finalement à rien. D’où la fameuse magie qui serait inefficace pour la guérison d’un corps de femme.
Moriba DIAWARA