vendredi 22 novembre 2024
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L’ŒIL DU MATIN : Réfléchir avec l’esprit pour éviter la rupture entre les générations

Le 19 novembre (le 19 novembre 1968, le président Modibo Kéita a été renversé par un coup d’Etat dirigé par le Lieutenant Moussa Traoré), est une date qui devrait servir à ou pousser à se questionner sur l’histoire du Mali, sur sa gestion politique, donc sa gouvernance). Ou, au moins, nous encourager à jeter un œil sur le passé. Ce passé qui a défini ce futur qui est notre présent. C’est une date symbolique pour le Mali.

Quoi que nous pensions, nous devons y réfléchir. Et cela que nous soyons qualifiés de marxistes léninistes, de communistes ou de libéraux, de démocrates, de centristes «peinant à rester au centre et penchant dangereusement au gré de leurs intérêts à gauche ou à droite, mais surtout vers le sommet qui attire comme un aimant, fut-il de droite ou de gauche» ! Euh, c’est ma définition en mode amusement des «socio-démocrates» du Mali après avoir entendu un «Grand» de la catégorie s’exprimer !

J’ai pour ma part, le 19 novembre 2020, eu une joie immense, celle de partager en toute liberté et en toute confiance, assurance et bonne humeur avec un Tonton et une Tantie (un oncle et une tante. Lisez les mots utilisés pour décrire le cadre de la rencontre. C’est rare hein désormais, n’est-ce pas les amis ?

En les entendant évoquer leurs souvenirs, donner des dates, je me suis dit, tout en admirant leur mémoire phénoménale, «Hey Dieu, que sommes-nous en train de devenir» ! Il s’est passé quelque chose de terrible pour que cette transmission ait été si brusquement coupée. Le diagnostic de notre société, c’est l’absence de références qui nous pousse à entrer dans tout et n’importe quoi sans réfléchir.

N’avons-nous pas abandonné, après l’avoir diabolisé et ça continue, notre modèle de société pour un autre dont nous ne voyons que le bling-bling et une pseudo-liberté ? Ce qui nous empêche de voir de manière lucide les maux innés au dit modèle, comme par exemple le mal-être humain, la divinisation de l’argent, le stress et ses appendices comme les suicides, la violence gratuite… ; l’appât du gain facile, l’obtention d’avantages par le biais du chantage ou sous la menace des armes…ou contre faveurs hum hum !

Nous avons évoqué le mal-être, la déperdition des mœurs et cette hypocrisie qui semble être la chose la mieux partagée quelle que soit la nouvelle subdivision artificielle et bête de la société dans laquelle nous pensons être ou avons été mis. Oui, il a fallu une catastrophe profonde pour que l’on passe du Soudanais (avant l’indépendance obtenue le 22 septembre 1960, le Mali était appelé le Soudan français) et des « Premiers Maliens », fiers, enviés et admirés pour leur éducation, leur bravoure leur sens de l’honneur… Un citoyen diamétralement opposé au « Malien de la démocratie » qui risque d’être le dernier des Maliens au rythme où va la destruction multiforme et multidimensionnelle de notre pays.

Une évolution qui cause la destruction de nos valeurs et les remplace par du n’importe quoi non-adapté et surtout non-adaptable quel que soit le « forcing ». Ce n’est donc pas une évolution, mais une régression. Et la pire des régressions. Plus vite nous nous réconcilierons avec cette idée, plus grandes seront nos chances de nous ressaisir et échapper à cette disparition qui nous mènera, comme les dinosaures, au rang de curiosités. Des dinosaures qui vécurent dans ce monde et en furent évincés par des forces les dépassant.

Quelle bête fine ! Ce sera dans notre cas, car en principe rien ne nous dépasse pourvu que nous prenions le temps de réfléchir ! Réfléchir, avec le cœur et l’esprit, avec le conscient et la conscience, et non débiter des analyses toutes faites nées du logiciel incompatible logé de force et souvent accepté avec le sourire et des bénédictions en retour de manière à les atrophier dans nos esprits et nos cœurs…

Longue vie à ces ainés, dans la paix et entourés de leurs petits-enfants, qui n’ont pas oublié que nous venons d’eux. Eh oui, chez nous on n’enferme pas encore les vieux avec les vieux. Dans notre culture, les générations se côtoient et chacun y gagne. Mais bon, je pense que ce sera pour bientôt un asile pour vieux car si on ne fait pas comprendre à ceux qui nous suivent qu’ils viennent de nous, ils n’auront aucun scrupule à nous isoler dans ces asiles, car la rupture aura été consommée !

KKS

Djibril Coulibaly

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