Le mini-sommet des Chefs d’État de la CEDEAO, tenu mardi dernier à Accra au Ghana, a offert un nouvel ultimatum à la Junte, Colonel Assimi Goïta. Les défis énormes assignés pour que les sanctions contre le Mali ne s’alourdissent pas devront être relevés sous haute pression.
L’émissaire de l’organisation sous-régionale pour la crise malienne, l’ancien Nigérian GoodLuck Jonathan est attendu à Bamako les prochains jours pour veiller à ce que les exigences des Chefs d’État soient respectées par la Junte. La charte de la transition que le Colonel Assimi Goïta et ses camarades sont allés présenter n’a pas été validée par les présidents d’État de la CEDEAO. Ils exigent toutefois et de toute évidence un président civil et un premier civil pour diriger la transition. Ainsi, le président ghanéen, Nana Akufo-Adda, répondant aux questions de RFI, a montré la position de ses homologues face à la crise malienne. Surtout en rapport avec le poste de la vice-présidence. RFI : La Cédéao laisse-t-elle ainsi la vice-présidence à la junte ? « Pour nous, répond le président ghanéen, la vice-présidence n’a pas été vraiment une question de fond qui a été débattue. Mais nous estimons que si effectivement, au niveau du CNSP, la vice-présidence devrait être occupée par eux, ils pourraient l’occuper, mais uniquement pour des questions de Défense et de Sécurité. Deuxièmement, ce vice-président ne pourra pas remplacer le président en cas de vacance. Ça, c’est clair et net à notre niveau. » Que craint la CEDEAO ? Le vice-président, comme stipuler par la Charte de la transition issue de la concertation nationale, peut remplacer ou remplir les fonctions du président en cas d’empêchement temporaire ou définitif de ce dernier. Son (Charte de la transition) article 6 le stipule : « Le vice-président remplace le président en cas d’empêchement temporaire ou définitif. Il est chargé des questions de défense, de sécurité et de la refondation de l’État. » Tout porte à croire que celle-ci (vice-présidence) sera occupée par un militaire ; le Colonel Assimi Goïta serait le mieux placer pour y siéger. Néanmoins, c’est une tempête qui menace la Junte et ses affidés ; l’orage sous lequel la pression augmente. Comme l’a affirmé le porte-parole du CNSP, le Colonel-Major, Ismaël Wagué en conférence de presse : « Nous sommes conscients de la date de l’ultimatum de la CEDEAO. Nous en tenons compte. Nous sommes rentrés à 2h du matin et nous nous sommes mis au travail, » a-t-il martelé. À cela, s’ajoutent les consultations pour mettre en place, à peine arriver, le collège transitoire pour désigner le président.
Moriba DIAWARA