vendredi 22 novembre 2024
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Organisation approximative des concertations : Le CNSP doit corriger le tir avant les prochaines assises

Au Mali, la première journée des concertations nationales sur la transition politique, organisées par la junte au pouvoir, s’est tenue samedi 5 septembre. L’occasion pour valider les termes de références des assises prochaines. Après cette première étape, il revient à un comité d’experts de faire la synthèse des « termes de référence » proposés, le Colonel Malick Diaw, premier vice-président du CNSP.

 

L’événement a rassemblé partis politiques, syndicats, société civile et groupes armés signataires de l’accord de paix de 2015.

Près de 1000 participants ont examiné samedi les « termes de référence », c’est-à-dire les objectifs de ces concertations nationales, tels que proposés par les militaires. Les participants ont pu proposer des amendements à ces objectifs et c’est désormais un comité d’experts qui doit en faire la synthèse.

Entre autres amendements faits : l’introduction de la non-exécution des conclusions du dialogue national inclusif, la gestion des crises scolaire, sanitaire et économique, le dysfonctionnement du système judiciaire,  la non-satisfaction des partenaires sociaux, la mauvaise gestion des différentes rébellions. Les participants ont exigé d’insérer la révision constitutionnelle, de revoir l’organisation, revoir le nombre de participants à la hausse et tenir compte de l’inclusivité. Il a été question de mettre le M5-RFP au même niveau dans l’organisation que le CNSP et surtout revoir le nombre de jours réservés à la concertation nationale.

Ils sont une vingtaine à faire partie de ce comité : enseignants, chercheurs, responsables de la société civile ou fonctionnaires de l’administration malienne. Ce groupe compte aussi des militaires, selon Moussa Camara, conseiller de la junte chargé de faire une première synthèse des modifications et enrichissements proposés, samedi, par les participants.

Mais c’est bien à ce comité d’experts dont les participants ont été choisis par le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), qu’il revienne à présent d’examiner, dans le détail, l’ensemble de ces contributions et de les prendre ou non en compte dans l’élaboration des « termes de référence consolidés » qui serviront de base de travail pour les prochaines discussions qui auront lieu le 10, 11 et 12 septembre.

Les militaires du CNSP avaient préparé un premier document énumérant les causes multiples de la crise malienne : mauvaise gouvernance, corruption ou encore détérioration de la situation sécuritaire, entre autres. Ces maux devant guider les priorités à définir de la prochaine transition.

Les participants ont pu ajouter certaines préoccupations, telles que l’emploi, la question migratoire ou encore l’impunité. Les partisans du M5-RFP présent dans la salle ont insisté sur la nécessité de vouloir être associés à l’organisation de la concertation, au même niveau que la junte au pouvoir.

Cependant, il convient de noter que la journée de concertation n’a pas été d’une grande réussite. L’improvisation, la confusion…ont été du rendez-vous. Ce qui n’a pas facilité le démarrage des travaux.

Certains représentants des partis politiques et de la société civile ont aussi dénoncé l’architecture des travaux menés le samedi dernier. Selon ces responsables de ces partis qui se sentent écartés, les travaux ont été faits avec complaisance.

En plus de la composition des groupes de travaux, plusieurs participants ont aussi dénoncé la mauvaise organisation de cette rencontre. Des militaires sont intervenus pour calmer la tension. Bref il avait une atmosphère de crainte pour certains participants.

La semaine prochaine, les débats aborderont enfin les questions cruciales du moment, à savoir les organes de la transition politique à venir, sa durée ou encore la répartition des postes entre civils et militaires. Le CNSP doit redresser la barre afin d’éviter que cela ne déborde comme on l’ a constaté le samedi dernier.

Bourama Kéïta

Djibril Coulibaly

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