Le monde se réduirait-il aux dimensions d’un œuf qu’ils réussiraient à y déployer leurs moustiquaires. Les veinards ! Ceux-là, plus rien ne les retient. La « tune », ils l’ont dans le sang et ils la ramassent à la pelle en toutes circonstances. Même quand la sécheresse dévaste le monde, leur « blé » prospère. En un mot comme en mille, nous trouvons leur santé financière insolente voire indécente. Mais y a-t-il du mal à se faire du pognon ? Répondre à cette question reviendrait à engager un débat philosophique interminable qu’on n’y trouverait pas de réponse satisfaisante jusqu’à la fin des temps. Tel n’est pas mon propos et, donc, autant ne pas commencer la grande palabre au risque d’empoisonner l’atmosphère de vos « grins » surtout en cette période où tout le monde a les nerfs à fleur de peau.
Jeff Bezos (Amazon) et Mark Zuckerberg (Facebook, WhatsApp, Instagram), les bienheureux pour ne pas les nommer, sont nés avec une cuillère en or dans la bouche. Aujourd’hui, la matière de cette cuillère a muté pour devenir un métal encore plus rare, une substance absolument rare qui ne s’exploite que dans leurs seules propriétés respectives. Et le scintillement de cette substance rare fait pleuvoir des hallebardes de dollars dans leurs épais comptes en banque. Tenez, en seulement une séance boursière le vendredi 31 juillet 2020, Bezos et Zuckerberg ont tous les deux gagné 7 milliards de dollars. Et j’insiste là-dessus, en une seule journée. Qui fait mieux ou dit mieux !
Ce fameux vendredi 31 juillet, note l’indice Billionaire de Bloomberg indique, les actions Facebook ont grimpé de 8,2% pour atteindre 253,67 dollars, permettant au PDG Mark Zuckerberg de gagner 7 milliards de dollars. Le même jour, les actions d’Amazon ont grimpé de 3,7% pour atteindre 3164,68 dollars faisant gagner également 7 milliards de dollars à son PDG Jeff Bezos.
L’autre poids lourd de la nouvelle économie, Apple, a connu des fortunes diverses. En effet, les actions d’Apple ont connu des augmentations similaires, mais le chef de la direction de la société, Tim Cook, ne figure pas dans le classement Bloomberg. La raison est toute simple : comme de nombreux autres PDG, la richesse de Cook est principalement liée à l’actionnariat d’Apple. Cela voudrait dire que sa valeur nette peut changer énormément d’un jour à l’autre en fonction des fluctuations du marché boursier.
Bezos qui est l’humain le plus riche est à la tête d’Amazon qu’il a fondée en 1995. L’indice de Bloomberg note, en toute simplicité, que cette compagnie est « l’une des entreprises les plus rentables et les plus puissantes de la planète ». Grâce au flair hors norme et à l’entregent exceptionnel de Bezos, Amazon caracole en tête des GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) et ne craint pas d’être rattrapé.
Pour la 3ème année consécutive, Jeff Bezos étrenne le modeste titre de l’homme le plus riche du monde, ce, malgré qu’il a laissé quelques plumes dans le divorce en grande pompe avec MacKenzie Bezos, celle avec qui elle a partagé 25 ans de sa vie et qui lui a donné quatre charmants enfants. Le divorce a été conclu à l’amiable – n’oubliez pas qu’on est entre gens civilisés – et la désormais ex-épouse est partie écrire ses romans – la bienheureuse est romancière – avec une corbeille remplie à ras bord d’un pactole de 38 milliards de dollars.
A 56 ans, cet homme d’affaires qui a monté son business dans le garage de sa maison à Seattle, est à la tête d’une fortune estimée à 113 milliards de dollars. S’il ne souhaite pas descendre de son prestigieux piédestal, il doit faire très attention à Bill Gates, le fondateur de Microsoft, qui palpe quelque 98 milliards de dollars.
Dans le palmarès des cinq premiers milliardaires, suivent à bonne distance le magnat des produits de luxe, le français Bernard Arnault (76 milliards de dollars), le PDG de Berkshire Hathaway, Warren Buffett (67,5 milliards de dollars) et le fondateur d’Oracle, Larry Ellison (59 milliards de dollars).
Forbes note qu’à cause de la pandémie de la maladie à coronavirus, 226 personnes ont perdu leurs statuts de milliardaires. Les pauvres ! « Alors que l’épidémie resserrait son emprise sur l’Europe et l’Amérique, les marchés boursiers mondiaux ont implosé, ravageant de nombreuses fortunes. Au 18 mars, lorsque nous avons finalisé cette liste, Forbes comptait 2095 milliardaires, 58 de moins qu’il y a un an et 226 de moins que 12 jours plus tôt ».
Pour sa part, CNN indique que de nombreux milliardaires qui le sont toujours malgré la crise ont quand même été touchés puisque 51% sont « plus pauvres » que l’an dernier. En « termes bruts », les milliardaires du monde entier valent 8000 milliards de dollars, soit 700 milliards de dollars de moins qu’en 2019.
Voulez-vous vous amuser à convertir ces sommes astronomiques en FCFA ? Je ne vous le conseille pas, votre calculette risque de « boguer » et vous-même pourriez-vous énerver en apprenant que plus vous faites le mariole sur le web, plus vous enrichissez ces ogres qui ont un portefeuille à la place du cœur.
Tous ces gens qui passent des heures entières connectés à Facebook, Whasps, Instagram… et se font appeler « Videoman » (qu’est-ce que ça signifie ?) ou qui, dès qu’ils voient un gadget s’empressent de le commander, se doutent-ils qu’ils enrichissent une poignée de magnats qui récoltent, sans état d’âme et sans éthique, leur sang ?
On gagnerait à être plus circonspect et à copier les meilleures pratiques de la société mondialisée pour créer de la richesse. Le seul secret, c’est l’audace, l’innovation et la volonté, la chance faisant le reste. Au lieu de quoi, nous consacrons un temps fou à nous couper les jarrets les uns des autres, notre slogan favori restant « si je ne peux être dans la place, toi tu n’y seras pas non plus, ou si tu y es déjà, je t’y déloge ». Advienne que pourra !
Serge de MERIDIO