Ils s’agitent dans les eaux boueuses de leur marigot pensant finir au plutôt avec la légalité afin d’installer leur forfaiture, celle de mettre entre parenthèse notre honneur et notre dignité de républicains, de démocrates
Alors nous disons haut et fort que nous sommes là par la puissance des votes des Maliens et n’en partirons qu’au terme du mandat que les Maliens ont confié à nos dirigeants. C’est le message on ne peut plus cinglant de Maliens déterminés à défendre leur pays et ses institutions, nous confia une Malienne choquée et peinée par la tournure que prend les évènements en cours depuis ce mois de juin. Peinée et choquée, elle ouvre son carnet de voyage de son récent séjour à Mopti, la capitale de la 5e région du Mali. Là-bas, ce n’est plus la soif et la faim qui étreignent, mais l’humiliation répétitive d’une catégorie de maliens qui n’a cure du vécu quotidien, leur vécu à eux, femmes, hommes, enfants, jeunes et vieux qui tout comme en 2012, assistent à ce honteux remake. Quand tout brûle, dans le pays, ailleurs dans la paisible Bamako, capitale du Mali, on prépare la fête, celle d’une prise de pouvoir, d’un changement de régime, oubliant que l’ennemi à l’affût, attend le moment propice pour porter le coup fatal, celui de l’invasion totale et définitive du reste du pays. Bravant la légalité, cette catégorie de maliens et maliennes, tranquilles dans leur lit, se disent au fond de leur vilenie que le pays est protégé parce que Bamako la capitale tient encore. Bamako la capitale tient non pas par la magie de leurs funestes incantations des après-midi de vendredi de grands rassemblements dont le nombre de partisans est compté et exhibé, oubliant de compter le nombre de morts et de blessés qui jonchent les théâtres des opérations défendus par leurs fils et filles, leurs et sœurs de nationaux et d’internationaux, notamment ceux de la région ouest-africaine appuyée par ses hommes et France venus d’ailleurs, de la lointaine Europe. Cette catégorie ‘’insurrectionniste’’ oserait – elle, la moindre récitation d’honneur ou de dignité à l’endroit des terroristes du djihad qui, perturbent, déstabilise et détruisent tout, tout au long de leurs funestes et morbides chevauchées de Kidal à Nampala en passant par la quasi-totalité des cercles et hameaux des régions du Centre ? À Mopti depuis le 5 juin, on se ferme les yeux et les oreilles, pour ne rien savoir de l’humiliation qui se joue à Bamako. Bamako où, on ne pense qu’au pouvoir, à ses avantages, à ses frasques. Au sommet de la monstrueuse pyramide trônent des hommes et des femmes qui ne sont plus retournés dans le bled natal depuis des lustres encore moins sollicités le moindre suffrage alors qu’ils s’époumonent de résultats de scrutins truqués. Oui des scrutins comme dans toutes les œuvres humaines, les imperfections ne peuvent être exclues. Mais ont-ils seulement daigné y aller une seule fois depuis janvier- février-mars 2012 ? À Mopti et dans une grande partie de la région de Ségou, on s’indigne de ce qu’au moment ou le pays sombre chaque jour que dieu, ici dans la capitale l’heure est au rassemblement pour la conquête du pouvoir politique. Que diront ces nations qui envoient leurs progénitures tuées et mutilées loin de la terre natale ? Écoutent-ils ces nations amies qui protègent au prix de la vie de leurs soldats notre souveraineté nationale ? Mon dieu à quoi servirait un pouvoir politique lorsqu’on entend les bottes ennemies résonnées finalement dans la proche banlieue de cette même capitale ? Iyad, Moctar Belmoctar, Amadou Diallo dit Kouffa, tout comme en 2012 attendent le moment idéal pour achever ce qu’ils ont commencé en 2012 et que les amis du Mali, ceux – là même que nous ne voulons mêmes pas écoutés, occupés par nos errements sociopolitiques, empêchent depuis. Est- il besoin de dire, que, la horde djihado-terroriste n’attendrait même pas si notre volonté, leur volonté, est de faire partir par la force ce que nous avons-nous-mêmes installés par les urnes.
Cheick Alpha Sow