Faire des côtés négatifs de certaines situations, comme la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus, un véritable tremplin d’expression de nos talents et de promotion du «Made in Mali» ! Tel est le challenge qu’Awa Méité van Till ne cesse de relever. A l’image de «Masques en parures», un nouveau concept soutenu par le Système des Nations unies au Mali pour promouvoir à la fois le port du masque et la transformation du coton malien.
Défilé virtuel des Chefs d’agences des Nations Unies au Mali sur la sensibilisation à la Covid-19 avec des masques produits avec du coton malien ! C’est la prouesse réussi en début juin 2020 par la jeune styliste engagée du Mali, Mme Awa Méité van Till à travers une initiative baptisée : «Masques en parures». Des masques réalisés avec 100 % coton du Mali par «Awa Méité Design».
L’objectif est non seulement de valoriser le coton malien, mais aussi de promouvoir le port du masque qui est l’un des gestes-barrières à la propagation de la Covid-19. A travers ce défilé, le Système des Nations unies (SNU) dans notre pays tenait à répondre à l’appel «un Malien, un masque» tout en soutenant les créateurs dans la promotion du coton malien. Un soutien inestimable pour des créateurs frappés de plein fouet par la crise économique résultant de la crise sécuritaire et aggravée par la crise sanitaire de la Covid-19.
Ainsi, dans une vidéo de cinq minutes, des chefs d’agence et le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations unies au Mali, M. Annadif Mahamat Saleh, défilent avec des messages de sensibilisation sur le coronavirus. Pour la jeune Awa et ses partenaires, «ce défilé vise à montrer le talent nourri d’espoir des artistes pour sensibiliser les populations sur le moyen de protection que représente le port du masque, les gestes barrières liés à la Covid-19 et à la volonté du Mali de se préparer à l’après crise à travers ses savoirs, ses savoir-faire, ses ressources matérielles et immatérielles, ses hommes et ses femmes».
Dans son allocution, M. Annadif Mahamat Saleh, a réaffirmé l’engagement des Nations unies auprès du gouvernement du Mali en cette période de crise. Il a indiqué qu’il est question, avec la crise sanitaire, de voir comment utiliser la valeur ajoutée que représente les ressources maliennes. «L’étude socio-économique de l’impact de la Covid-19 a été une opportunité pour révéler qu’il y a beaucoup de choses que le Mali peut faire encore avec le secteur privé», s’est-il réjoui. Le chef de la Minusma n’a pas manqué d’exhorter les Maliens à se protéger et surtout à accompagner le président de la République dans sa vision de lutte contre cette pandémie, avec pour mesure phare, «un Malien, un masque».
Après le message du RSSG, les chefs d’agence ont lancé des messages de sensibilisation dans une vidéo d’une durée maxi de 20 secondes, arborant un masque en tissus harmonisés avec sa tenue en signe de promotion des artistes créateurs. Il faut signaler que les masques sont confectionnés et offerts par les créateurs sur la base d’une photo de la tenue que le chef d’agence a utilisée pour la vidéo.
«Les masques produits localement nous protègent et créent des emplois», a salué le célèbre Alphadi, artiste et styliste pour la paix de l’Unesco. Tout comme les chefs d’agence, il a lui aussi lancé un message de sensibilisation sur le port des masques, mais surtout sur la valorisation des créateurs locaux.
Le concept «Masques en Parures» est une initiative de «Route du Sud» d’Awa Méité avec le soutien financier de la grande famille onusienne au Mali. «C’est une initiative qui vise à permettre aux créateurs/stylistes maliens de montrer la diversité et la richesse du continent. Mais, par-dessus tout, il s’agit aussi de mettre en exergue les nouvelles formes de solidarité qui montrent une mobilisation rapide au-delà des frontières», a expliqué Awa Méité qui n’est jamais à court d’idées quand il s’agit de promouvoir le coton malien à travers le talent des talents du pays. Elle a été l’un des premiers stylistes à mobiliser autour de la confection des masques 100 % coton du Mali et distribués gratuitement aux populations démunies.
Il est également prévu dans le cadre de sensibilisation l’édition d’un livre de 60 pages, avec des textes et des photos tirés en 3000 exemplaires, ainsi qu’un grand séminaire virtuel sous régional sur la valorisation du coton.
Moussa Bolly