La force conjointe du G5 Sahel, force militaire sahélienne contre le jihadisme, a inauguré mercredi près de Bamako son nouveau poste de commandement, deux ans après l’attentat contre le précédent à Sévaré dans le centre du Mali. « Ce jour marque une étape importante de l’étape de l’histoire de la force conjointe », a déclaré le général nigérien Oumarou Namata Gazama, commandant de la force, sur le site du nouveau poste de commandement dans le sud de Bamako, non loin de la base de la mission de l’ONU au Mali.
La force conjointe n’avait plus de poste de commandement depuis l’attentat contre son quartier général à Sévaré, qui avait fait trois morts, dont deux militaires maliens de la force, en 2018, outre deux assaillants. Le nouveau poste est construit par la Minusma et financé par l’Union européenne. Le gouvernement malien avait mis à la disposition de la force conjointe un terrain dans un quartier de Bamako en 2019. Mais des manifestations des habitants du quartier de Badalabougou à Bamako avaient empêché la force d’établir là son quartier général. Les sit-in devant le Quartier général du G5 Sahel se sont multipliés occasionnant des violences policières en 2019. La construction d’un site provisoire est un soulagement pour les deux parties.
La force conjointe, créée en 2017 par le G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad) sous l’impulsion de la France, connaît des résultats relatifs dans la sous-région. Ses sept bataillons, composés de soldats des armées nationales actuellement déployés dans des camps dans leurs pays, doivent théoriquement être placés sous commandement de la Force et avoir un mandat transnational. Mais aujourd’hui, les capacités de soutien de ces bataillons sont seulement nationales et non régionales, a dit le général Namata. Il a émis l’espoir que la force conjointe ait « des capacités de soutien propres de manière à pouvoir un jour, dans la sérénité, planifier et conduire en toute autonomie ses opérations ». Les forces des pays du Sahel, pour la plupart sous-équipées et sous-entraînées, n’arrivent pas à enrayer la spirale de violences jihadistes, malgré l’aide de forces étrangères, notamment de la France, présente dans le Sahel avec 5.100 hommes dans le cadre de l’opération Barkhane.
Pour rappel, les violences jihadistes, mêlées à des conflits intercommunautaires, ont fait 4.000 morts au Mali, au Niger et au Burkina Faso en 2019, cinq fois plus qu’en 2016 selon l’ONU.
Komi