Menace d’une saison ou véritable ultimatum ? La Coordination des Mouvements et Associations Sympathisants de Cheikh Mahmoud Dicko a, en tout cas, donné de la voix à nouveau.
« Nous, nous allons sortir bientôt », a lancé d’une voix ferme Moussa Kaou Djim, coordinateur de la C.M.A. S., le 23 ramadan. Le verbe était assuré, plutôt martial, comme pour appeler toutes les troupes à se tenir prêtes pour l’ultime bataille qui ne vise rien de moins qu’à nettoyer les écuries d’IBK. « Dites à IBK que nous n’avons pas peur de lui et que le pays ne peut plus continuer à être mené sous ses seules rênes courtes et capricieuses. Le Mali ne lui appartient pas, pas plus qu’à l’oligarchie prédatrice qui mal agit sous son parapluie », enfonce Moussa Kaou Djim, qui continue en pourfendant énergiquement la manière cavalière et crapuleuse par laquelle Moussa Timbiné a été repêché par la Cour constitutionnelle en Commune V du district de Bamako, après son échec lamentable et retentissant aux législatives, et qui se retrouvera même propulsé par Ibrahim Boubacar Keïta à la tête de l’Assemblée nationale, donc au rang de deuxième personnalité de la république. C’est trop et c’est inadmissible, et la verve du coordinateur de la C.M.A.S. ne peut qu’indexer à l’indignation nationale ce hold-up qui viole toutes les lois de la république.
« Nous sommes déjà sortis le 10 février, puis le 05 mars », rappelle le sieur Djim. La prochaine sortie, par le grandiose nom d’Allah, est en cours de préparation, toujours selon lui. Ces préparatifs se matérialiseront d’abord par une grande conférence de presse qui sera mise à profit pour alerter l’opinion publique nationale sur les méfaits de la gouvernance chaotique en cours et la lutte contre celle-ci, lutte qui sera menée avec hardiesse.
Autant dire que de la menace, la C.M.A.S. glisse à l’appel et au rappel de ses bans et arrière-bans pour un mouvement d’envergure. Il y a comme un ultimatum adressé au régime d’IBK coupable de tous les excès qui font suffoquer la nation malienne. Le mal-vivre est en effet général et les citoyens supportent de moins en moins les dérives autocratiques du souverain qui, en plus, laisse marauder en rond les deniers et autres biens de l’État. La preuve, au moment où la C.M.A.S. annonce sa volonté de sortir pour en découdre avec le pouvoir, plusieurs autres organisations citoyennes, voire des citoyens tout court ont lancé des appels à la mobilisation. Ainsi, on a enregistré jour après jour les appels du FSD, du nouveau front Espoir Mali Koura, d’un vibrant Appel au Sursaut National et d’un MANIFESTE PATRIOTIQUE POUR L’UNITÉ NATIONALE ET L’INTÉGRITÉ DU TERRITOIRE DU MALI. Le pouvoir semble bien se moquer des courroux populaires, mais sera-t-il le dernier à rire ?
Ahmad Ould Bilé