Un an après la signature d’un accord de conciliation avec le gouvernement, la Fédération de la filière bétail, viande et lait du Mali (FEBEVIM) attend toujours la satisfaction de ses 14 points de revendication. La fédération rappelle ainsi le gouvernement au respect de ses engagements afin de sauver un domaine qui n’a que beaucoup souffert.
C’est à l’occasion d’une conférence de presse organisée à l’ancien siège du Conseil national du patronat du Mali (CNPM) que les faîtières des filières bétail, viande et lait ont exhorté le gouvernement à respecter ses engagements conformément à l’accord de conciliation entre les deux parties, signé en mars 2019.
Cet accord de conciliation est intervenu après l’émission d’un préavis de grève de la Febevim en 2019. Mais, un an après, les professionnels du bétail constatent avec désolation que rien n’a été fait par rapport aux 14 points de revendication que le gouvernement s’est engagé à satisfaire. La Febevim reconnaît cependant des acquis mais qui, selon les professionnels du bétail, restent inachevés. Il s’agit par exemple de la construction de l’usine de lait qui n’est pas encore équipée ou encore l’accès au vaccin contre la fièvre aphteuse dont la première campagne n’a pas eu de suite.
Les professionnels du bétail dénoncent également le fait que leur travail n’ait pas la considération requise des plus hautes autorités alors que le secteur apporte plusieurs milliards au Mali. « L’absence de bonne politique dans le domaine contribue au retard dans le développement du Mali », a défendu le président de la Fédération bétail, viande du Mali, l’honorable Aboubacar Bah. Le département de tutelle ministère de l’élevage) est déjà saisi par son organisation.
La Febevim semble être dans une logique de protestation même si aucun mot d’ordre n’a été donné car le secteur de l’élevage souffre de beaucoup d’autres problèmes. « Nous avons fait des revendications et nous auront les moyens de les mener à bout », a néanmoins menacé l’honorable Aboubacar Bah, ancien député à l’Assemblée nationale.
La crise politico-sécuritaire de 2012 a énormément affecté le secteur de l’élevage dans notre pays. Et selon les professionnels, le bétail du Mali a migré en Côte d’Ivoire. La viande que nous consommons aujourd’hui au Mali vient de la Côte d’Ivoire. Cette migration du bétail se fait aussi en direction de la capitale, Bamako, où sont concentrées entre 600 et 800 têtes de bœuf, selon la Febevim. La fédération appelle à sauver l’élevage car l’effondrement du secteur aura un impact énorme sur le Mali qui risque déjà de perdre sa deuxième place au sein de l’UEMOA.
Oumar Alpha