Situé au sud de la capitale malienne, le marché à bétail de Faladié, qui abrite le principal camp des déplacés de Mopti n’existe plus. Détruit par un incendie, le mardi 28 avril 2020, il abritait plusieurs centaines de déplacés, notamment des Peuls venus il y a plusieurs mois du centre du pays. Le feu n’a pas fait de victimes humaines, mais il n’a rien épargné d’autre : les habitations de fortune, les vivres et bétail.
Assis le long d’un trottoir à côté de leur baluchon, dans un quartier sud de la capitale, les déplacés s’apprêtent pour les préparatifs de la rupture du jeûne lorsque survint un feu attisé par un vent qui soufflait sur la capitale.
Le marché à bétail de Faladié en commune 6 du district de Bamako a pris feu aux environs de 13h. A une dizaine de kilomètres du site, on pouvait apercevoir les fumées obscurcir le ciel de Bamako. Le site du marché à bétail, communément appelé « garbal », marché à bétail, abrite aussi depuis deux ans des centaines de déplacés venus du Centre du Mali. D’énormes dégâts matériels sont à déplorer dont de nombreux animaux brûlés vifs, des petits commerces, les abris et les biens des déplacés. A cause de la flambée de violences intercommunautaires dans le centre du Mali, environ 263 personnes ont trouvé refuge dans deux camps de fortune, situés dans la périphérie de Bamako, la capitale. Le premier camp est installé à Faladié et abrite 30 ménages. Le second, à Niamana, accueille 26 familles. Les heurts entre Peuls et Dogons dont étaient victimes ces hommes et femmes ont fait environ plusieurs milliers de morts dans la région de Mopti. Depuis l’installation des deux camps destinés accueillir les déplacés, à la périphérie de Bamako, des personnes de bonne volonté tentent de leur venir en aide. Ces déplacés selon les spécialistes souffrent de traumatismes, de phobie, c’est-à-dire la peur des autres. Malgré leurs difficiles conditions d’existence, certains déplacés gardent l’espoir de retrouver la quiétude et de vivre décemment.
Le gouvernement malien a promis une aide aux déplacés du camp.
Mahamadou YATTARA