Le Chef de l’État SEM Ibrahim Boubacar Keïta s’est adressé vendredi dernier au peuple malien pour prononcer des mesures sociales. Cependant son intervention ne serait pas comprise par bon nombre de Maliens. C’est un discours non compris.
Le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta s’adressait à la télévision nationale à son peuple. Vêtu d’une posture de protection, le masque, en signe de bon exemple, le Chef de l’État a prononcé un discours qui n’aurait pas du tout été compris. Le locateur de Koulouba a annoncé des mesures d’accompagnement sociales pour les couches les plus fragiles. Il s’agit entre autres : diminution pendant trois (03) mois, de la base taxable au cordon douanier des produits de première nécessité, notamment le riz et le lait ; prise en charge pour les mois d’avril et de mai 2020, des factures d’électricité et d’eau des catégories relevant des tranches dites sociales, c’est-à-dire les plus démunies ; exonération de la Taxe sur la Valeur Ajoutée les factures d’électricité et d’eau, de tous les consommateurs, pour les mois d’avril, mai et juin 2020 ; gratuité de cinquante-six mille tonnes de céréales et de seize mille tonnes d’aliments bétail aux populations vulnérables touchées par le COVID 19. Néanmoins, la confusion se trouverait au niveau des factures d’électricité et d’eau au compte des mois d’avril, mai et juin 2020. Plusieurs de nos interlocuteurs n’ont trouvé mieux que dire que toutes ces factures sans exception seront prises en charge par l’État, oubliant ainsi le sens des mots vulnérables et fragiles. L’octroi de ces soutiens sociaux sera conditionné par des critères de vulnérabilité évaluées et consensuelles, a dit le Chef de l’État dans son adresse du 11 avril dernier. La prise en charge des factures d’électricité relevant du cadre réglementaire édicté par les autorités s’appliqueront, mais à seulement une minorité. Car les critères qui ont déployés par les structures concernées ne reflètent absolument pas à la majorité des consommateurs maliens. Le soir du samedi donnait beaucoup d’espoir à des milliers de Maliens, s’agissant de la gratuité d’eau et d’électricité. Si certains apprécient le geste des autorités, d’autres en revanche le critiquent âprement. Car selon eux ce sont des mesures qui ne répondent pas du tout aux attentes du peuple.
Moriba DIAWARA